Le syndrome de la bureaucratie sécuritaire - 4(1)/4

Par Plumesolidaire

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Le syndrome de la bureaucratie sécuritaire - 3/4

Le bonheur est une longue patience...
Jean Cocteau  - Les monstres sacrés

La patience est l'art d'espérer.
Vauvenargues - Réflexions et maximes

Mais toute nouveauté a besoin d'impatience pour naître.
Elias Canetti - Le cœur secret de l'horloge
 

A la fin de l’épisode, j’avais écrit ceci : « C’est là que ça se complique. »

Notre dossier est complet, à l’exception d’une pièce maîtresse.

La lecture du courrier du 5 mars Ministère des Affaires Etrangères et Européennes nous informe que l’acte de naissance de ma femme ne figure pas dans les archives du service central d’état civil, et que pour que cet enregistrement puisse s’effectuer, elle doit produire une preuve de nationalité française.

Elle doit donc demander un certificat de nationalité Française auprès d’un service baptisé du doux nom de Pôle de la nationalité Française. Le Pôle de la nationalité Française, est « Une dépendance du Ministère de la Justice qui regroupe l’ensemble des divers tribunaux d’état-civil de Paris et de sa région ».

Ma femme, dont l’unique défaut est de ne jamais lire Plumeacide, est une personne exceptionnelle, notamment par ses qualités de maîtrise de soi et d’efficacité.

Elle prend rendez-vous au Pôle de la nationalité Française, et s’y rend avant la date fixée. Elle y est reçue courtoisement, – à mon grand étonnement car je viens lire Faute d’identité –.

« Le " Pôle de la nationalité française " est un curieux endroit. C’est un bâtiment gris d’une rare laideur, remontant sans doute aux années 70 (…) L’entrée du 23-25 de la rue du Château-des-Rentiers ressemble à l’Hôtel d’Etat d’une ancienne " République démocratie de l’Est" . On pénètre dans un hall monumental et vide où, derrière un petit comptoir, une hôtesse aiguille les visiteurs vers les divers services publics et privés qui occupent la douzaine d’étage. Le " Pôle de la nationalité française " se situe aux deux derniers. L’ascenseur vous fait déboucher directement face à un comptoir où, comme à la Poste ou à la Sécurité Sociale, il faut prendre un numéro. Puis on attend son tour au fond d’un couloir aveugle, où sont disposées, le long de cloisons sans fenêtres, des chaises en plastique. On pourrait se croire dans la salle d’attente d’un cabinet d’analyses médicales. » (Faute d’identité - page 29)

On lui remet la liste des pièces à déposer ci-dessous (noter la majuscule sur le qualificatif Français) :