Agréable surprise que de voir annoncés Smoove & Turrell à Marseille, ayant beaucoup diffusé leur album “Antique Soul” en 2009 et bien apprécié leur “Eccentric audio” l’an dernier.
D’autant plus étonnant que, relativement peu connus dans leur Angleterre natale, ils ne sont à ma connaissance jamais passés en France.
Joli coup pour le festival Be Fort qui nous fait découvrir par la même occasion un joli lieu appartenant jusqu’il y a peu aux armées, le fort Ganteaume.
Contraste en arrivant sur les lieux avec le sourire des personnes à la caisse et les mines très videur de boite de nuit des vigiles.
En voyant qu’il y a seulement deux toilettes sèches d’installées on est prévoyant en imaginant un peu le souk que ça va être en fin de soirée.
On est rassuré, dans une ambiance très VIP (avec petits fours, champagne et huitres) de croiser quelques connaissances en mode “qu’est ce que je fais là”, et amusés d’y reconnaître un acteur de “Plus Belle La Vie” (celui qui joue Thomas me souffle t’on).
Originalité, avant le concert des Anglais nous auront droit à une prestation de danse avec des membres de la troupe Prejlocaj.
Le DJ Blockman prend la suite avec des bootlegs convenus mais plaisants.
Smoove & Turell entrent en scène sous un léger mistral et devant une piste quasi vide qui se remplira heureusement au fil des premiers morceaux.
Pas de cuivre présent mais de bons musiciens, un batteur dont c’était la première fois avec eux, un guitariste et un bassiste qui font le boulot.
Mention au clavieriste, à la coupe de cheveux improbable entre Cabu et Bernard Thibault, au groove irresistible, faisant souvent le pitre voire l’amour à son instrument.
Jonathan Watson alias Smoove est aux percussions tandis que John Turell chante avec une voix de velours assez troublante.
Pour les avoir beaucoup écouté sans voir leur photo, ça fait un peu bizarre de se retrouver avec des blancs comme neige.
Ils se débrouillent assez bien pour décoincer une partie du public avec une série de singles taillés pour les soirées groove.
“You don’t know”, “I can’t give you up”, “Hard work”, c’est du funk un brin propret mais efficace.
Les morceaux moins dansants permettent d’apprécier la facette soul du duo, et une voix décidément agréable.
La reprise du “Don’t go” de Yazoo passe très bien, tout comme le récent “Broke” qui arrive à nous faire danser sur un sample de…Michel Fugain.
Le groupe nous quitte avec au rappel une autre reprise, moins décalée, du “I’m a man” de Chicago.
Pas un concert incroyablement explosif vu le contexte mais on a plutôt passé un bon moment.
Un dj d’electro a pris la suite, Electric Rescue, mais la froideur de son début de set et le niveau très faible de la sono façon musique d’ambiance ne nous donneront pas envie de rester d’avantage.