On The Ice // De Andrew Okpeaha MacLean. Avec Frank Qutup Irelan, Adamina Kerr et John Miller.
Elu meilleur premier film au Festival de Berlin de l'an dernier, On the Ice était curieusement quelque chose que j'avais envie de voir. L'ensemble n'est au final, pas si excitant qu'il ne le
laissait paraitre. En effet, même si l'on nous plonge avec plus ou moins d'efficacité dans la beauté des paysages et de cette neige omniprésente de toute beauté, finalement On the Ice n'est pas
une vraie surprise. Le scénario cousu de fil blanc ne nous laisse pas de grandes surprises (ni même la fin). Alors qu'il y avait moyen d'aller bien plus loin que l'esprit documentaire (sur ces
autochtones et sur leur relation avec les autres, dans une société différente de la notre), il reste bien trop terre à terre. L'atmosphère aurait pu être pesante, mais finalement ce n'est jamais
le cas. J'aurais bien aimé que l'on ressente la peur de chacune et chacun qui pense se faire prendre pour la mort accidentelle de James.
Qalli et Aivaaq, deux adolescents de la communauté Iñupiaq, mènent une vie sans histoire dans une petite ville isolée du nord de l’Alaska. Un matin tôt, ils décident de partir à la chasse aux
phoques avec James, un de leurs amis. Une dispute éclate entre les trois garçons et se termine par la mort accidentelle de James. Liés par ce sombre secret, les deux adolescents inventent
mensonges sur mensonges afin de ne pas éveiller les soupçons de leur communauté.
On the Ice manque de crédibiliser son histoire. J'ai trouvé que c'était bien trop facile et la résolution finale est bien trop attendue pour réellement donner un regain d'intérêt au film. Du
coup, ce scénario, interprété avec agacement par des acteurs amateurs, ne développe pas non plus la vivacité du récit. L'histoire aurait pu être intéressante, notamment dans la gestion de la
relation des deux amis qui doivent garder un secret dans une communauté si petite qui tout se sait rapidement. On the Ice est donc visuellement assez bon même si l'on gâche le potentiel du film
avec beaucoup trop de plans en intérêt et de promenade entre les maisons. Au fond, 30 Jours 30 Nuit, le film d'horreur avec Josh Hartnett était aussi beau que On the Ice. Mais passons. Ce qui
fait l'originalité de On the Ice c'est qu'il est tourné par des gens de là bas, qui connaissent bien leur pays.
Donc le film fonctionne comme tout thriller classique, mais justement, il manque d'originalité et même si l'on ne s'ennui pas vraiment, j'aurais bien aimé être surpris. Il fallait aller bien plus
loin dans l'introspection que les personnages nous propose comme celui qui pense qu'il a tué James alors qu'en fait c'est son meilleur ami et garde cette information pour lui même. Côté
réalisation, Andrew Okpeaha MacLean ne surprend pas forcément, mais il lui suffit de jouer avec les décors et la tension du film pour jouer avec notre envie d'aller jusqu'au bout. Au final, On
the Ice se suit comme un film passable qui aurait pu être largement mieux si seulement il avait été bien plus loin. La tension n'est pas assez pesante, les personnages pas toujours très justes
(faute à un scénario simpliste), mais cela reste tout de même dépaysant et cela change des films que l'on voit fleurir chaque année dans le genre "accident mortel".
Note : 4.5/10. En bref, un petit thriller plongé dans la beauté de l'Alaska que l'on a rarement le cran de visiter. Parfois documentaire, On the Ice manque de surprises et de
tension.