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Un bel hommage rendu à une famille pas comme les autres...
L’auteur :
Alexandra Fuller, née en Angleterre, a grandi en Rhodésie (Zimbabwe) et en Zambie. Elle est l’auteur de quatre livres, traduits dans une dizaine de pays, et a signé de nombreux articles pour le Financial Times, New York Times Book Review, National Geographic, New Yorker Magazine, Vogue et Granta.
L’histoire :
Née sur l’île écossaise de Skye, la mère d’Alexandra Fuller, mieux connue sous le nom de « Nicola Fuller d’Afrique centrale », a grandi au Kenya dans les années cinquante, avant d’épouser un Anglais fringant. Ils s’installent dans leur propre ferme, d’abord au Kenya puis en Rhodésie -l’actuel Zimbabwe- où l’auteur, Bobo, et sa sœur ont grandi, avant d’atterrir en Zambie. Nicola, à la fois drôle, originale et spontanée, reste inébranlable dans le maintien de ses valeurs familiales, la fierté de son sang écossais, et sa passion pour la terre et les animaux. Le parcours de la famille Fuller, déterminée à rester en Afrique malgré la guerre civile, est fait de survie, de folie, de loyauté et de pardon. Elle trouvera la sérénité sous son « arbre de l’oubli ». (Présentation de l’éditeur)
Ce que j’ai aimé :
La première partie du roman est légère et le ton humoristique transforme cette famille déjantée en cocktail explosif. La mère d'Alexandra lui serine à longueur de journée qu'elle a dû être échangée à la naissance :
"Pour ma part, je ne semble pas avoir hérité de la passion de maman pour la violence. Je ne suis pas extra-lucide comme ma grand-mère. Je ne fais pas de déclarations unilatérales d'indépendance chaque fois que nous avons tous trop bu. Mes yeux sont vert foncé et le restent si je suis très excitée ou en colère. Je vois que l'Ecosse est belle, ou que certianes de ses régions le sont, mais je ne tombe pas à genoux chaque fois que je débarque dans l'île de Skye et que je respire l'odeur de la tourbe. En outre, bien que l'une de mes jambes soit plus courte que l'autre, je tourne rarement en rond, même quend je suis soûle." (p. 29)
Pour une fête costumée elle se voit affublée d'un déguisement improbable :
"J'étais Jamais je ne t'ai promis un jardin de roses, vêtue d'un vieux tricot de corps et d'un short, à l'intérieur d'un bidon d'insecticide vide que lequel maman avait collé quelques photos de mauvaises herbes découpées dans les pages de Farmers Weekly." (p. 43)
Quant à sa soeur Vanessa, sa mère lui a lu tellement de Shakespeare quand elle était enceinte qu'elle a été dégoûtée de la lecture...
"Aussi, quand elle vint au monde, le 9 mars 1966, au War Memorial Hospital de Nakuru, Vanessa Margaret Fuller avait été exposée au Roi Lear, à Macbeth, à Hamlet, à la plus grande partie de Coriolan, à plusieurs sonnets et à toutes les comédies majeures. Elle avait les cheveux blonds, des yeux bleus et était d'un calme surnaturel. Maman hausse les épaules.
"Comment aurais-je pu savoir que ça la dégoûterait de la lecture pour le restant de sa vie ?""(p. 184)
A la beauté et légèreté de cette famille répond la dureté de la vie africaine avec son lot de catastrophes, de morts, de conflits, de guerres... Malgré cela, la famille Fuller y restera irrémédiablement attachée :
"A présent, dans notre canyon, notre kloof isolé dans les Cederberg, les colombes perchées sur l'arbre au-dessus de nos têtes battent des ailes avant de s'endormir pour la nuit. Un babouin solitaire dans les falaises aboie un avertissement et le monde se sent observé par un léopard. Une brise se lève dans la prairie et nous apporte l'odeur de céréales émanant de l'herbe et de la terre desséchée par la chaleur." (p. 165)
Ce que j’ai moins aimé :
Il n'est pas toujours évident de suivre les personnages car l'auteur passe de sa propre histoire à celle de sa mère ou de sa grand-mère sans chronologie particulière.
Le style manque d'envolées lyriques...
Premières phrases :
« Du plus loin qu’il nous en souvienne, notre maman – ou Nicola Fuller d’Afrique centrale, comme elle aimait à se présenter à l’occasion – a toujours désiré avoir un écrivain dans la famille car non seulement elle aime les livres et a toujours souhaité y apparaître (de la même façon qu’elle apprécie les grands chapeaux coûteux, et a du plaisir à se montrer avec), mais elle a toujours voulu vivre une existence follement romantique exigeant d’être transcrite par un témoin assez malléable. »
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Du même auteur : Larmes de pierre
Autre : Littérature Afrique Australe
D’autres avis :
Blogs : Keisha ; Manu ; Cathulu
L’arbre de l’oubli : Mémoires, Alexandra Fuller, traduit de l’anglais par Anne Rabinovitch, Editions des deux terres, avril 2012, 331 p., 22 euros
Merci à l'éditeur.