Politiquement, s’entend. D’autant que mes deux petites mains ne suffiraient pas à faire le tour de son épais cou de porcelet trop bien nourri. Boulimique, Xavier Bertrand ? Assurément. Au propre - il fut question il y a 4 ans d’un régime… je doute qu’il l’ait suivi bien longtemps - comme au figuré : de travail mais surtout d’ambition. Il ne manque jamais de culot ni d’un sacré toupet, l’ancien agent d’assurance… Il me faudrait ouvrir un dossier consacré à l’ensemble de son œuvre, aussi bien quand il fut à la tête de l’UMP que dans les postes ministériels qu’il occupa - Affaires sociales et depuis 2010, au Travail où il s’illustra tout particulièrement par un taux de chômage en progression constante.
Je lui taillai naguère un super costard (XXL) Drôlement gonflé Xavier Bertrand ! L’ambitieux « Monsieur Zizanie » de l’UMP et du gouvernement (13 mai 2008) à la suite d’un article du Canard Enchaîné qui décrivait parfaitement le personnage, qu’il fût ministre des Affaires sociales - ses relations avec les syndicats furent détestables, qui en pourrait douter ? - et surtout la manière dont il espionnait ses petits camarades pour cafter ensuite auprès de Nicolas Sarkozy. Et cerise sur le gâteau le titre d’une interview donnée au Figaro « Le PS manque d'idées, mais ne manque pas d'air » (5 mai 2008). Lui a aujourd'hui 'l'air d'un quoi" ?
Dommage pour ce triste sire, j’ai non seulement des archives mais également une mémoire en parfait état de marche et ce que je ne trouve pas dans mes dossiers, une recherche sur Google ou Wikipedia pour les détails me permet d’y suppléer. Il est d’ailleurs toujours marrant de se replonger dans d’anciens articles de presse. Quand il fut à la tête de l’UMP, il espérait atteindre 500.000 adhérents… Aux dernières nouvelles, Jean-François Copé avançait il y a quelques jours le chiffre de 250.000 militants à jour de cotisations. Pourtant, il n’avait pas ménagé sa peine s’il m’en souvient avec une cotisation à 20 €.
Quand la mayonnaise ne veut plus prendre… Hein ? c’est que le "chef" a perdu la main.
Avec son habituel humour à l’emporte-pièce, François Hollande dit naguère, au moment de l’épisode « Prince Jean à l’Epad », que non seulement Nicolas Sarkozy avait perdu la main mais également pied. Dans la piscine de Ziad Takieddine ? Aujourd’hui, il a perdu la tête. De l’Etat et de l’UMP. Une association des « amis de Sarkozy » (Europe 1, le 30 mai 2012) a d’ailleurs été créée à l’instigation de Brice Hortefeux, Christian Estrosi et Nadine Morano - qui rêvent (déjà) d’un retour de Sarkozy (Europe 1, le 31 mai 2012).
Quand bien même une de leurs ambitions serait-elle de défendre le bilan de Sarkozy, je ne m’attarderais pas à reprendre par le menu l’échec patent dans la lutte contre le chômage de masse qui n’a cessé de croître inexorablement depuis 2008-2009. Travail fait de mémoire dans une Rétrospective du « traitement social du chômage » depuis 1976 (1er déc. 2011). Dégradation manifeste depuis 2002 et plus encore après 2007. Ils auront vraiment « tout essayé » pour réduire les demandeurs d’emploi à la misère.
Certes, l’on ne saurait faire l’impasse sur la crise financière, économique et sociale provoquée par le krach de septembre 2008. Il n’empêche. Sur fond de délocalisations à marche forcée - malgré les rodomontades du Tartarin de l’Elysée - et quelques mesures conjoncturelles en faveur des salariés privés d’emploi mais très vite arrêtées sous le prétexte controuvé que le plus fort de la crise était passé, la seule politique exercée par les ministres du Travail ou des Affaires sociales qui se sont succédés - Xavier Bertrand (1), Laurent Wauquiez, Eric Woerth (imposant sa réforme des retraites au plus fort de l’affaire Woerth-Bettencourt ! Ça l’affichait vraiment mal) et de nouveau Xavier Bertrand - pour lutter contre le chômage de masse consista à traiter les chômeurs d’assistés, voleurs d’indemnités trop généreuses et à les faire disparaître des chiffres du chômage par des radiations administratives, sans oublier une autre monstruosité : les obliger à accepter n’importe quel emploi, après deux refus.¨Pour un salaire souvent inférieur au Smic et dans un rayon de quelque 40 km. Nouvel esclavage.
N’ayons garde d’oublier qu’en novembre et décembre, Xavier Bertrand, après avoir les mois précédents promis que l’on s’y attaquerait à bras le corps, commentant les chiffres de plus en plus calamiteux du nombre de chômeurs, se contentait d’affirmer que l’on n’y pourrait rien faire en attendant une - fort hypothétique - reprise économique. Autant mettre un cierge sous la statue de Sainte Rita, patronne des causes désespérées.
Mais en janvier 2012 , patatras ! Nicolas Sarkozy se rendant compte - enfin ! - que c’est en particulier sur l’emploi qu’il risque de perdre l’élection présidentielle - une des principales causes de la grogne avec le pouvoir d’achat, c’est branle-bas de combat à l’Elysée. Sommet pour l’emploi - et des mesures totalement inefficaces pour les chômeurs de longue durée.
Prévues au demeurant pour s’arrêter fin juin 2012... C’est dire leur caractère purement électoraliste ! C’est bien pour cela que je me sens tout à fait le droit de me foutre de la gueule de Xavier Bertrand quand il dénonce le caractère "électoraliste" du décret sur les retraites (Europe 1, le 31 mai 2012). Je vous fiche mon billet que si Sarkozy avait été réélu, il n’eût pas manqué d’adopter ou annoncer des mesures censées faire gagner les législatives à l’UMP.
Mais je suis encore plus colère de lire, toujours sur Europe 1 qu’il se félicite du taux de chômage d‘avril 2012 "le plus faible en 1 an" (31 mai 2012). Il faut l’interpréter : les mauvais chiffres qui viendront par la suite seront uniquement dus aux socialistes…
Pour la vérité des chiffres - quand même 4.592.000, toutes catégories confondues et DOM compris - je vous renverrais à mes amis d’Actu-Chômage qui exploitent les données de Dares-Pôle emploi : Chômage d’avril : l’accalmie avant la tempête (31 mai 2012).
Et pour cause ! Grâce à un article de Fanny Guinochet sur Challenges - très certainement un repaire de gauchos rigolos ! - je sus que Xavier Bertrand se démenait pour décaler les plans sociaux (15 fév. 2012) informations reprises dans deux articles d’Actu-chômage… Informations dont je fis mon miel : Xavier Bertrand fait le forcing pour faire reculer les plans sociaux ! (4 mai 2012).
La vérité si je mens : il suffit de se référer au Parisien - quotidien d’extrême gauche, comme chacun sait - notre carte des plans sociaux : jusqu’à 90.000 postes supprimés (29 mai 2012)… Et encore, sont-ils loin de la vérité… Mais cela n’empêcha point le même petit salopiot de tacler Arnaud Montebourg parce qu’il avait eu le courage politique - qui manquera totalement à l’ex-ministre du Travail : avoir des couilles ou pas, cela ne s’invente pas - d’admettre qu’il n’excluait pas des "échecs" (Europe 1, le 19 mai 2012) en matière de réindustrialisation. « Nous encaisserons certainement des échecs mais il faut tout tenter (...) y compris les solutions les plus audacieuses", explique le nouveau ministre, interrogé sur les menaces de fermetures de sites ».
Je note qu'a contrario François Bayrou prit la défense de Montebourg sur le "Redressement productif" (Europe 1, le 20 mai 2012) car « s'il est mission essentielle dans ce gouvernement, c'est bien celle-là ». Ajoutant à bon escient « Je ne sais pas si Arnaud Montebourg réussira, il a lui-même émis avec prudence l'idée qu'on ne réussirait pas tout, on lui en a fait le reproche, moi, je ne lui en ferais pas le reproche. C'est vrai, il a raison ». Y voir toute la différence entre un honnête homme soucieux de l'intérêt de la France et les mauvais sujets de l'UMP qui n'ont que la mauvaise foi et le mensonge comme arguments - armes - politiques.
Eu égard à la conjoncture - la récente dégradation de la situation de l’emploi aux Etats-Unis Europe 1, le 1er juin 2012), ébranle de nouveau les places financières - et au nombre impressionnant d’emplois menacés : 90.000 ! Et encore, sans nul doute un gros paquet n'est-il pas encore dévoilé… C’est monstrueux si l’on pense aux cortège de drames humains - mieux vaut en effet adopter le langage de la vérité sans détours. On nous aura bien trop bourré le mou depuis plus de dix ans. La France et l’Europe, championnes du monde du poker menteur.
La directive Bolkestein était censée introduire le « plombier polonais » sous payé. Depuis, certains ont trouvé mieux encore, telle l’entreprise Norbert Dentressangle - géant du transport routier : 33.000 personnes dont 15.000 en France - qui aurait employé des chauffeurs roumains hors du cadre légal français : "un taux horaire de 1,44€" (Europe 1, le 31 mai 2012).alors que le Smic horaire a été porté à 9,19 € le 1er décembre 2011 (chiffre indiqué sur le site Tripalium). Et vous voudriez me faire aimer cette Europe de m… ?
J‘oserais plagier le Général de Gaulle : « France ! France ! Outragée ! France brisée ! France martyrisée ! Mais France libérée » de cette clique d’UM/Pcapables qui n’a jamais songé à autre chose qu’à s’en mettre plein les fouilles et à privilégier les gloutocrates du COUAC-40. « Le profit de l’un est dommage de l’autre » rien de changé depuis Montaigne !
Or donc, Xavier Bertrand nous la bâille bien belle : "Quand va-t-on tordre le coup à cette fable ?" (Europe 1, le 31 mai 2012) lors d’une interview par Elkabbach… où il a bien évidemment démenti que les plans sociaux auraient été retardés à cause de la présidentielle… L’article de Challenges était pourtant fort précis, témoignages de dirigeants d’entreprises - préférant toutefois l’anonymat - et de syndicalistes : les pressions furent considérables.
Je ne sais si vous aurez remarqué mais depuis fort longtemps toute vérité qui contredit leurs mensonges perpétuels est immanquablement qualifiée de « fable » (depuis le Karachigate en 2009, notamment). Il est toutefois fort dommage qu’ils n’eussent point le talent d’Esope ou La Fontaine ! Fort malheureusement pour eux leurs « fables » ont la vie plus dure que leurs démentis perpétuels dont je dirais une fois de plus qu’ils sont à la politique ce qu’ils sont à la psychanalyse : le déni comme défense contre la réalité.
Voilà bien de quoi s’étrangler de colère. D’autant que Xavier Bertrand a osé ajouter - mais c’est bien connu : les cons osent tout, et c’est cela à ce qu’on les reconnait, dixit le toujours délicieux Michel Audiard "les plans sociaux n'obéissent pas à un calendrier électoral" (Europe 1, le 31 mai 2012)… ajoutant « qu’avec la gauche, on disait que les plans sociaux allaient être évités. Alors pourquoi les grands patrons n’auraient-ils pas décidé d’accélérer la procédure étant donné que la gauche était pressentie gagnante ? ». La réponse ne fait pas un pli : L’Elysée et Sarkozy espéraient encore inverser la tendance. Mentalité magique, certes mais certainement pas question de laisser se dérouler un tel processus : « cacher la merde au chat »…
Quand bien même savais-je pertinemment depuis juin 2011 et l’annonce de la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) - à l’évidence un ballon d’essai - que les plans sociaux gardés sous le coude gauche se multiplieraient en 2012 après les élections présidentielle et législatives.
Ah ! La sale bête : « Nous sommes face à un gouvernement qui va devoir assumer ses responsabilités et faire face aux promesses qu'il a faites »…
Il nous laissent en héritage une situation catastrophique - et toutes les promesses de Nicolas Sarkozy sur le sauvetage de l’industrie se révèlent des solutions à la petite semaine ou de purs mensonges électoralistes : Pétroplus, le haut-fourneau de Florange qui ne redémarrerait dans le meilleur des cas que dans 6 mois s’il n’est pas mis définitivement à l’arrêt, etc.
François Hollande et le gouvernement de Jean-Marc Ayrault devraient porter la responsabilité de leur gabegie… Nul doute qu’ils ne cesseront de tirer à boulets rouges sur les socialistes. Parce que soyons réalistes, cela va continuer d’être très difficile. Eux qui n’hésitaient pas à appeler l’opposition à l’unité nationale face à la crise… en espérant revenir « aux affaires » - à entendre dans toutes les acceptions du terme - en 2017. Pour profiter de ce qui aura été amélioré et creuser un peu plus le tombeau de la protection sociale et de la France.
Leur raison sociale ? "Démolisseurs associés" oeuvrant sur les « chantiers de la démolition sociale».
Aujourd’hui parmi les plus grosses alertes, nous trouvons bien entendu - sans oublier Technicolor, filiale de Thomson à Angers - le groupe Doux - volailler industriel et leader de son secteur, employant 3.400 salariés et 800 éleveurs- qui s’est déclaré en cessation de paiement (Le Monde 1er juin 2012) mais que son PDG - Charles Doux, 75 ans aux fraises - ait joué le « dîner de cons » ne fait aucun doute à lire un autre article du Monde La journée de dupes qui a conduit au dépôt de bilan de Doux (2 juin 2012) qui m’apprend qu’alors que des représentants du groupe feignaient encore de négocier avec le gouver-nement jusqu’à 3 heures du matin, Charles Doux avait la veille déposé officiellement son bilan à 18 heurees. Pour qui roule-t-il ?
« Journée de Dupes » ? L’Histoire faisant partie de mes passions, je ne saurais oublier ce que fut vraiment l’épisode que l’on qualifia de journée des dupes, qui en fait se déroula sur trois jours et connut son apothéose le 10 novembre 1630 : alors que ses adversaires le croyaient définitivement en disgrâce, Richelieu emporta le morceau aux yeux de Louis XIII - qui n’eut jamais à le regretter - sur les partisans de Marie de Médicis, comploteuse sous l’Eternel s’il en fût. .. Et contrainte plus tard à l’exil jusqu’à sa mort.
Charles Doux, la tête sur le billot comme jadis Louis de Marcillac, décapité sous prétexte de malversations ? Assurément, il faut également « tordre le cou » au gros QI Xavier Bertrand. CQFD. Je n'éprouve de - véritable - compassion qu'à l'égard de tous ceux qui souffrent de la misère sociale.