Saw (xbox 360)

Qui de nos jours ne connaît pas SAW ? Vous ? Vous aussi, peut-être ? Quoi toi aussi ?? Mais enfin ! Cette série de films tous plus gores et tordus les uns des autres ? Mais dans quel monde vivons-nous ! Laissez-moi vous apprendre dans ce cas qu’ils en ont même fait un jeu. Et oui ! Parfaitement ! Adapté sur PC, PS3 et Xbox 360, le tueur au puzzle s’apprête à sévir sur vos plateformes vidéoludiques.

Petit topo rapide pour les non-informés, SAW est une série de films d’horreur dont l’hémoglobine, le sadisme et le mauvais goût sont rois. On aime ou on n’aime pas (pour ma part, j’adore). Compte tenu du petit succès des 3 premiers épisodes, la franchise décide de s’attaquer au marché du jeu vidéo, avec l’aide de Konami à l’édition et du studio Zombie au développement. Pour les connaisseurs, le jeu est une suite plus ou moins directe au premier film. L’inspecteur Tapp, que beaucoup croyaient mort après avoir reçu une balle, est en fait sauvé de justesse par Jigsaw et ses acolytes. Vous l’aurez compris, ce n’était pas un geste de charité…

Bonjour inspecteur, j’aimerais jouer à un jeu…

L’action prend place alors que vous vous réveillez dans ce qui semble être d’anciennes toilettes désaffectées. L’inspecteur Tapp que vous contrôlerez tout au long de cette aventure est fermement attaché à une chaise, un piège bien connu des fans et issu du premier film accroché à ses mâchoires. Comme toute victime du tueur au puzzle, vous n’êtes pas là par hasard. Tapp a, depuis un long moment, tenté à tout prix de coffrer l’assassin en question. Depuis la mort de son coéquipier alors qu’ils étaient à deux doigts de lui mettre la main dessus, l’inspecteur a plongé dans la démence et son obsession pour l’affaire n’a été que grandissante. Après une petite vidéo dont seul Jigsaw détient le secret, il est temps pour vous de vous libérer de ce piège infâme sur le point de vous fendre le visage en deux. Prenant l’aspect d’un mini-jeu à base de QTE, il vous faudra suivre les indications à l’écran et les exécuter avant la fin du temps imparti. On vous laisse imaginer la suite.

Vous n’êtes pas seul…

D’autres sujets de « tests » seront de la partie pour vous compliquer la tâche. Ce que vous ne saviez pas (avant quelques minutes de jeu) c’est que la balle extraite lors de l’opération a, en réalité, été remplacée par une clef. Clef que vos adversaires tenteront de vous extirper pour sauver leurs vies. Vous rencontrerez aussi bien la pauvre victime lambda du tueur au puzzle, que d’anciens malfrats coffrés par Tapp dans le passé et désireux de vengeance. Des personnages directement issus de l’univers cinématographique feront leur apparition tels qu’Amanda ou encore Obi.

Ceci mentionné, nous sommes obligés de toucher un mot concernant le système de combat. Si le contrôle du personnage se fait sans peine, les phases de corps à corps sont une véritable calamité. C’est d’une lourdeur… Mais d’une lourdeur. Et encore, je vous parle là du combat à mains nues. Ça se gâte, arme blanche en main où le personnage met encore plus de temps à s’exécuter. Il n’y a rien de plus frustrant que de mettre 15 ans pour décocher un coup quand votre ennemi, lui, vous savate tel un Bruce Lee au sommet de sa forme. De ce fait, on évitera l’affrontement autant que faire se peut.

Watch your step !

En plus des nombreux pièges et énigmes regorgeant dans l’asile, le tueur fou a cru de bon augure de miner un peu plus votre progression. Etant déchaussé, il vous faudra éviter le verre brisé semé un peu partout sur le chemin sous peine de vous infliger des blessures qui pourront vous être fatales au bout d’un moment. Mais le verre ne sera pas votre seul ennemi. Quand ils ne sont pas à l’ouverture de certaines portes, les fusils armés vous attendront au détour d’un couloir relié à un fil tendu sur le chemin, prêts à faire jaillir votre cervelle sur les murs. Attention donc à la précipitation. Toute fois, ces derniers, tout comme les flaques d’eau électrifiées, pourront s’avérer forts utiles pour vous débarrasser définitivement de vos gêneurs sans y passer par les mains.

A l’instar de la série cinématographique, vous devrez sauver des personnages-clé des affreux pièges de Jigsaw. Prenant la forme de jeux de réflexion, il vous faudra faire passer des boules de couleurs dans les tuyaux correspondants, assembler des circuits électriques ou encore jouer à un jeu de mémorisation pour sauver ces pauvres victimes ayant un lien direct ou indirect avec l’inspecteur Tapp. Malheureusement (mon côté sadique), il est impossible de laisser mourir l’un d’entre eux et de poursuivre l’histoire. Si vous échouez, alors l’écran du « Game Over » apparaîtra et vous serez renvoyés au point de sauvegarde le plus proche.

SAW… Amazing.

Tournant sur l’Unreal Engine, SAW ne casse pas trois pattes à un canard. Si la technique laisse à désirer (on évitera de regarder certaines textures d’un peu trop près), l’univers de SAW est tout de même fidèlement retranscrit. Lugubre, sale et délabré, l’asile sera visité de fond en comble tout le long de votre périple. Il est dommage cependant que certains endroits aient trop tendance à se ressembler. L’ambiance musicale, quoique simpliste, s’accorde sans peine au style. Si le thème original « Hello Zep » composé par l’ex-membre de Nine Inch Nails, Charlie Clouser, est absent de la BO, le ou les compositeurs ont réussi à retranscrire un univers sonore proche de celui de la saga grâce à des thèmes discrets mais efficaces. De plus, les divers cris de douleur et de terreur résonnant dans les couloirs renforcent cet atmosphère macabre.

Par contre niveau scénar, on ne s’est pas beaucoup foulé. Reprenant les artifices de la série, SAW offre une première partie intéressante mais on se rend vite compte que le soft finit par s’essouffler et à tourner en rond après quelques heures de jeu. Les scénaristes ont attaché des bouts de scripts ensemble afin de nous balancer un scénario sans grandes ambitions . Bourré de clins d’œil aux films, les joueurs lambda passeront à côté de pas mal d’éléments. Pour finir, le soft propose deux fins au bout du parcours mais chacune d’entre elle se révèle être d’une banalité extrême et nous laissera un goût amer au final.

Conclusion : 6/10

SAW est de toute évidence un jeu à ne pas mettre entre toutes les mains. Clairement destiné aux fans et aux puristes de la série horrifique, SAW devrait pouvoir contenter ceux qui, une fois dans leur vie, auraient voulu déjouer les pièges de Jigsaw (il y en a ! Si, si, je vous le jure !). Les autres ne verront que les points négatifs (Technique médiocre, système de combat à la ramasse, scénario bancal…) et finiront pas lâcher l’affaire après quelques minutes de jeu.

SAW (XBOX 360), 4.0 out of 10 based on 2 ratings