La nuit du hand: les paillettes pour masquer les problèmes

Hier soir se tenait la première « Nuit du Handball » à Bobino, l’occasion de récompenser les meilleurs joueurs et joueuses de la saison, poste par poste. En cette année olympique, je trouve que c’est une bonne idée de mettre sur le même plan handball féminin et masculin car ne l’oublions pas, nos deux équipes nationales seront de la partie cet été à Londres.

Pour chaque catégorie, un jury d’experts (pas les joueurs bien sur) a présélectionné 3 finalistes. Ce fut ensuite au grand public, via internet, de voter pour celui ou celle qu’on avait trouvé le/la meilleur(e). Au final, c’est bien les deux champions de France, Montpellier chez les hommes et Arvor 29 chez les femmes qui remportent le gros lot. Meilleurs joueurs de la saison, meilleurs entraineurs, et de nombreuses récompenses poste par poste. Je vous laisse jeter un œil au palmarès :

Palmarès de la Ligue féminine de Handball

Meilleure gardienne : Cléopâtre Darleux (Arvor29 Pays de Brest)

Meilleure ailière gauche : Siraba Dembélé (Toulon Saint-Cyr Var Handball)

Meilleure ailière droite : Audrey Deroin (Toulon Saint-Cyr Var Handball)

Meilleure arrière gauche : Christianne Mwasesa (Toulon Saint-Cyr Var Handball)

Meilleure arrière droite : Alexandra Lacrabère (Arvor 29 Pays de Brest)

Meilleure pivot : Julie Goïorani (Arvor 29 Pays de Brest)

Meilleure demi-centre : Julija Nikolic (Arvor29 Pays de Brest)

Meilleure joueuse de la saison : Alexandra Lacrabère (Arvor 29 Pays de Brest)

Meilleure espoir : Coralie Lassource (Issy Paris)

Meilleur défenseur : Nina Kanto (Metz)

Meilleure entraîneur : Laurent Bezeau (Arvor29 Pays de Brest)

Palmarès de la Ligue Nationale de Handball

Meilleur gardien de but : Cyril Dumoulin (Chambéry)

Meilleur arrière droit : Xavier Barachet (Chambéry)

Meilleur ailier gauche : Valero Rivera (Nantes)

Meilleur ailier droit : Dragan Gajic (Montpellier)

Meilleur pivot : Issam Tej (Montpellier)

Meilleur arrière gauche : Jérôme Fernandez (Toulouse)

Meilleur demi-centre : Edin Basic (Chambéry)

Meilleur joueur de la saison : Valero Rivera (Nantes)

Meilleur espoir : Hugot Descat (Créteil)

Meilleur défenseur : Rock Feliho (Nantes)

Meilleur Entraîneur : Patrice Canayer (Montpellier)

En guise de transition avec ce qui va suivre, je trouve ça bien dommage qu’une équipe comme l’Arvor 29, avec de si grands talents parmi ses rangs, soit techniquement relégué en 2^ème division pour raisons financières, sur décision de la CNCG. L’Arvor a bien sûr fait appel et nous venons d’apprendre que le président du stade Brestois Michel Guyot (oui le club de foot) serait prêt à investir environ 320 000 euros pour éviter au champion de France de déposer le bilan.

Une histoire qui aurait pu bien se terminer, si ce cas avait été isolé. En effet, depuis quelques années, les clubs de Ligue féminine de Hand (LFH) ont beaucoup de mal à remplir les exigences financières imposées par la fédération. Un budget de 700 000 euros est en effet demandé à toute équipe aspirant à la D1. A l’époque, les équipes y arrivaient tant bien que mal, mais avec la crise, les sponsors se font plus rares.

Ce fut tout d’abord le bastion du handball féminin français Besançon qui tomba. Une décision qui eu un gros retentissement tant cette équipe faisait des merveilles au niveau européen. Puis aujourd’hui c’est à nouveau le champion de France qui est menacé de relégation. De plus, le champion de D2, Nice, s’est également vu refusé l’accès à l’élite pour ces mêmes raisons financières (appel en cours).

Je veux bien qu’il faille un budget minimum pour une saison en élite, mais ne serait-il pas trop ambitieux ? Une ou deux équipes qui n’y arrivent pas, d’accord, mais quand on sait que sur toutes les équipes de LFH, la seule qui arrive au budget exigé est Toulon Saint-Cyr, il y a de quoi se poser quelques questions quant au bien fondé de la chose.

Pour un pays qui fait de gros efforts sur la formation des jeunes filles et qui se targue d’être une terre de handball, je trouve que c’est un beau gâchis que de rétrogader des équipes qui ont prouvé leur talent sur le plan sportif. Les conséquences se font d’ailleurs déjà sentir du coté de Metz, avec un paquet d’internationales qui ont décidé de quitter le navire cet été, direction les pays de l’Est.

Ne serait-ce pas ce qu’on appelle du Sabotage ?