Foie gras blues
Publié le 02 juin 2012 par Yvesd
Dans la rubrique cul-cul, gnangnan, con-con, la palme du politiquement correct revient indiscutablement à la Californie. Déjà que certaines bourgades interdisaient à leurs citoyens de fumer, même chez eux et même du tabac, voilà qu’ils ont voté une Grande Loi visant à y prohiber la consommation de foie gras. Et attention ça rigole pas : 1000 dollars d’amendes aux contrevenants ! L’objectif est évidemment de s’attirer les bonnes grâces électorales des défenseurs des « droits des animaux » (rigolez pas ça existe aussi en France) qui, en Californie comme ailleurs mais surtout semble-t-il entre Frisco et L.A., confirment qu’ils ont un QI proche de celui de Brigitte Bardot ou, si vous préférez, proche de celui d’une huître. Du reste, ouvrir une huître encore vivante pour la gober toute crue, n’est ce pas au moins aussi cruel et contraire aux principes les plus élémentaires du droit des bestioles que de gaver une oie landaise ou un canard gersois ? J’ai bien envie de leur souffler l’idée, juste pour rire et voir jusqu’où ces ahuris peuvent aller pour défendre la cause de leurs sœurs les huitres...
Evidemment, quand on sait le nombre de calories bien graisseuses qu’un(e) citoyen(ne) californien(ne) est capable d’absorber pendant que vous et mois chipotons sobrement notre (vraie) galette saucisse quotidienne, cette mobilisation contre le gavage des zoziaux prend tout son sens. C’est comme la lutte contre la chasse à la baleine : ça sent quand même un peu le plaidoyer « pro domo »… Vous je ne sais pas mais, perso, ça me donne clairement l’envie d’aller allumer un gros cigare sous les fenêtres des z’amis des z’animaux, après m’être enfilé une tranche de foie gras bien d’chez nous tout en distribuant aux enfants des écoles des prospectus pour une corrida. Certainement pas un ersatz façon course de vachettes landaises à la mode d’Intervilles, une vraie corrida où qu’ça frémit, où qu’ça crie pas « olé » pour rien, où qu’les belles Andalouses se pâment pour le toréador derrière leurs éventails. Une du genre de celles qui donnèrent à Montherlant ou Hemingway l’occasion d’écrire leurs plus belles pages. Une du genre qui sont évidemment proscrites par le décidément très correct état de Californie…
Reste qu’en attendant l’affaire n’arrange pas vraiment le redressement productif de nos p’tits producteurs de foie gras. Même si leurs conseils en communication leur ont dit de continuer à faire risette sur les photos, ils tirent en fait plutôt la tronche. Le dossier a certes bien été subrepticement glissé sur le bureau d’Arnaud Montebourg mais reste à savoir ce qu’il va en faire. Rien probablement même si dans le sud-ouest ça vote plutôt à gôche. Faut dire aussi à sa décharge que la tâche est d’autant moins facile que des mesures de rétorsions seraient peu ou prou opérantes vu que, de notoriété publique, la Californie ne produit à peu près rien de réellement comestible. En attendant si vous avez perdu votre taf par manque de redressement productif de votre employeur, vous pouvez toujours tenter votre chance dans la contrebande de foie gras en Californie. C’est évidemment illégal mais ça peut être d’autant plus lucratif que, pour le moment en tout cas, les peines encourues sont significativement inférieures à celles réprimant le trafic de dope ou la consommation de tabac en public. Maintenant comme on dit : c’est vous qui voyez…
D’ici là bon appétit à tous et à bientôt.