Nicolas Sarkozy est revenu, mais le ménage se poursuivait. Pas à pas. Petit pas après petit pas. Sans surprise, on attendait la nouvelle Assemblée. François Hollande continuait un quasi-sans faute.
Cette semaine, la 4ème de la France d'après, fut celle des premiers ménages.
Premiers ménages
Mardi, François Hollande a expulsé l'ambassadrice de Syrie. On avait oublié qu'elle était encore là. On ne savait plus pourquoi Nicolas Sarkozy n'avait pas procédé de la sorte dès les premiers massacres...
Le même jour, Jean-Marc Ayrault séchait les critiques en
annonçant un prochain plafonnement des rémunérations des patrons
d'entreprises publiques. Il y a 10 jours, quelques UMPistes s'étaient
dépêchés de crier à l'abandon d'une promesse. Prématurément. « C'est de la com' » a brièvement commenté Jean-François Copé mercredi. L'UMP est silencieuse quand ça l'arrange. L'affaire s'est prolongée jusqu'à chez Air France et Safran, deux entreprises dont l'Etat est actionnaire minoritaire: chez la première, l'assemblée générale des actionnaires a désavoué la décision des administrateurs de verser une indemnité de non-concurrence à l'ancien DG. Chez la seconde, le parachute doré et la retraite chapeau du dirigeant ont été récusées.
Premiers remplacements
Mercredi, le trio de tête de la police française était limogé. On se demandait pourquoi Nicolas sarkozy n'avait pas fait le ménage lui-même. Frédéric Péchenard, directeur général de la police nationale avait tout couvert, tout assumé. Bernard Squarcini avait été si zélé et si secret: le scandale de Tarnac; l'espionnage des journalistes du Monde; la couverture d'Alexandre Djouhri; les affaires Guérini ou du cercle Wagram; ... les pièces à charge ne manquaient pas.
François Hollande, à en croire l'obscure feuille de choux gauchiste dénommée Les Echos, commençait à « imprimer son style ». Lequel ? Il avait pris le train et même la voiture, plutôt que son Airbus présidentiel à 300 millions d'euros acquis par son prédécesseur. Il s'était même rendu à France 2, plutôt que de convoquer les journalistes dans son palais. C'était sa première intervention télévisée depuis l'élection. Elle fut sobre, simple, prudente. Il y avait encore des grincheux pour râler du manque d'annonces. Ils avaient sans doute oublié de lire le programme sur lequel Hollande avait été élu voici 4 semaines.
Aucun état de grâce
Il n'y avait aucun état de grâce. Certes, les sondages étaient excellents. Mais nombre de ministres étaient en risque, tant la bataille politique restait âpre. La presse, même de gauche, ne lâchait pas non plus grand chose, sans attendre l'élection d'une nouvelle Assemblée. Mediapart accusa deux nouveaux conseillers de conflits d'intérêt. L'un n'était même pas en poste. Libération s'agaça d'une trop forte proportion de conseillers « mâles et blancs » dans les ministères. Nous n'aimions pas ce passage à la Lanterne. Vendredi, les syndicats de policiers quasi-unanimes fustigèrent la proposition de Manuel Valls d'imposer la remise d'un récépissé par les forces de l'ordre à chaque contrôle d'identité.
Les choses sérieuses allaient commencer.
A droite, la riposte était toujours maladroite ou outrancière. On tentait de débusquer des affaires. Le PS retira ainsi son investiture à une députée sortante de Marseille, Sylvie Andrieux, accusée de détournements de fonds. L'UMP rechignait à un quelconque ménage. Pire, les « amis de Sarkozy » lancèrent la création de leur association, la veille du retour de leur mentor de son palace marocain. La brochette était belle: Alain Joyandet - qui avait dû démissionner du gouvernement Sarkozy après l'utilisation d'un jet privé sur fond publics, et qui avait pu cumuler le commerce du bois précieux avec sa fonction de ministre de la Coopération; Brice Hortefeux, l'ancien ministre condamné pour injure raciste et mis en cause dans l'affaire Karachi; Christian Estrosi, également amateur de jet privé quand il était ministre.
A droite, on commençait surtout à régler les comptes, sans attendre les scrutins
des 10 et 17 juin. Alain Juppé a dû démentir vouloir reprendre la
présidence de l'UMP, une intention que Paris Match lui prêtait pourtant citations à l'appui. Au JDD.fr, l'ancien ministre Hervé Morin a flingué son ancien adjoint Jean-Christophe Lagarde (« voyou ») et Rachida Dati (« la plus grande menteuse de la République »). Laquelle a admis qu'elle voterait pour Fillon à Paris mais qu'elle n'en pensait pas moins.
A droite, certains pensait encore que Nicolas Sarkozy aurait dû gagner, que la défaite n'était qu'un malentendu. Nous connaissions ce sentiment. L'ancien Monarque avait pourtant récolté 20 millions de voix contre lui.
Premières urgences
En Conseil des ministres fut adoptée la revalorisation promise de l'allocation de rentrée scolaire (+25%) pour 3 millions de familles. L'hébergement hivernal d'urgence fut prolongé sans date couperet, par Cécile Duflot. Manuel Valls et Marisol Touraine abrogèrent la circulaire Guéant sur les étudiants étrangers. Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem ont promis une loi sur le harcèlement sexuel. Quelque 1.000 renforts, pour l'essentiel enseignants, seraient dépêchés à la rentrée prochaine dans les établissements publics. Le ministre de l'éducation nationale Vincent Peillon avait décidé de publier 17 rapports tenus secrets par son prédécesseur Luc Chatel. Des inspecteurs avaient alerté Chatel des ravages des réductions d'effectifs sur le remplacement des absences, la division par deux du taux de scolarisation des enfants de 2 à 3 ans en maternelle; ou le coût prohibitif des fameux internats d'excellence si chers à Nicolas Sarkozy.
A Florange, le site restait fermé, et pour au moins 6 mois. Arcelor-Mittal l'a confirmé vendredi. Rappelez-vous ces déclarations de campagne de Nicolas Sarkozy, le 2 avril dernier: « ces travaux ont
démarré –, 7 pour la cokerie, 8 millions pour l’usine de fabrication de
produits pour l’automobile. C’est de l’investissement pour Florange ! Et
il est décidé ». Un vrai mensonge. Le gouvernement Ayrault a déjà en main une liste d'une quarantaine de plans sociaux à venir, la plupart reportés après le scrutin présidentiel. Mardi, le premier ministre avait reçu les partenaires sociaux pour préparer la conférence sociale de juillet. Le soir, Hollande promettait un coup de pouce du SMIC (inférieure à 5% d'après Ayrault).Le Medef et la droite crièrent au scandale.
Premières résistances
Jeudi soir,
le gouvernement français, par la voix de sa ministre des Sports Valérie
Fourneyron, annonçait qu'aucun représentant du gouvernement ni,
évidemment, le président Hollande, ne se rendrait aux matches de l'Euro
de football en Ukraine. Le pays était une sale dictature.
Vendredi, Vladimir Poutine était à Paris, après une escale à Berlin. Il faisait grise mine. Nulle embrassade souriante devant photographes et caméras comme du temps de Nicolas Sarkozy. Le Monarque avait perdu son ami Nicolas, et savait le nouveau président français bien opposé sur la Syrie.
Bachar el Assad avait provoqué un début de réaction onusienne, le
weekend dernier, après un nouveau massacre de civils, dont 25 enfants, à
Houla. Mardi soir, Hollande n'excluait pas une intervention militaire, une option inacceptable pour Poutine. Le Monarque russe était aussi énervé du boycott politique de l'Ukraine par la France: « Je ne pense pas qu'il faille boycotter des événements sportifs pour des raisons politiques ».
La conférence de presse commune des deux chefs d'Etat fut plutôt tendue. « Monsieur Assad a visité plus souvent Paris que Moscou » confia Poutine. Il avait raison. Jusqu'en décembre 2010, le boucher syrien était l'un des meilleurs alliés de Sarkofrance. « Je n'ai rien à voir dans ces visites. C'est un autre temps » répliqua Hollande. « Le régime de Bachar al-Assad s'est conduit de manière inacceptable, intolérable et a commis des actes qui le disqualifient. (...) Si nous voulons obtenir ce résultat, il doit y avoir des sanctions, il doit y avoir des pressions ». Poutine ne souriait pas. « Les sanctions sont loin d'être toujours efficaces.»
Le même jour, le représentant russe au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a voté contre l'ouverture d'une enquête internationale sur la tuerie d'Houla.
Vladimir était un personnage important, mais un homme indigne.
Nous n'étions plus en Sarkofrance, mais pas encore dans la France d'après.
Magazine France
4ème semaine de la France d'après: Hollande répare, Hollande remplace
Publié le 02 juin 2012 par JuanDossiers Paperblog
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