Robert Cahen & Marie Freudenreich

Publié le 02 juin 2012 par Elisabeth1


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(é)mouvantes couleurs

Un « dialogue sans cesse renouvelé entre visible et invisible, narration et poésie. »
(Sandra Lischi)

Exposition au forum de l’Hôtel de Ville de St Louis, jusqu’au 1 juillet 2012
Vernissage le 8 juin à 18 h 30, suivi d’une rencontre-discussion avec les artistes.

Avant première depuis le 1 juin 2012

Marie Freudenreich photo DNA Kristin Jurack

Deux artistes, de générations différentes, réunis par une perception de l’espace  et du mouvement semblable. L’un artiste affirmé, Robert Cahen (voir ici 2e partie) exposant régulièrement un peu partout dans le monde, l’autre Marie Freudenreich, timide, effacée, talentueuse, connaissant bien sa partie, mais ne se livrant pas d’emblée. Son travail est tout en finesse, en délicatesse, des dessins, à l’encre de Chine et à la tempera. (peinture à l’œuf) La tempera est un procédé de peinture, qui consiste à délayer des pigments en poudre dans de l’eau additionnée d’un agent liant tel le jaune d’œuf.

Cela permet des couleurs vives et translucides. Peinture utilisée à la fin du Moyen Age et au début de la Renaissance, Marie l’a remise au goût du jour, en l’adaptant à sa manière.

Elle ne peint pas sur bois, mais sur un papier très fin, qu’elle a rapporté lors d’un voyage en Chine, d'où résultent raffinement et élégance. Ses dessins, sont très géométriques, parfois des bâtons qui semblent danser au gré de leur fantaisie, projetant des ombres, un œil aveugle, tout en mouvement et en couleurs. Les mouvances de sa tempera envoient tout naturellement aux nuages et aux mouvements des vidéos de Robert Cahen.

Est-ce le vide de l'absence autour de cette table-installation,  au milieu des fragiles dessins sur papier chinois suspendus en cercle, au centre du forum ? Attend-elle des convives ?

La grande toile spécialement conçue pour l’exposition ‘Fade to black’ (fondu de noir) n’est ni du Soulages, ni du Rothko, ni du Pollock, c’est du Marie Freudenreich.

Après 3 ans d’études à l’école des Beaux  Arts de Nancy, Marie a tenté l’expérience d’une école d’art américaine, pendant 5 ans, pour étudier la sculpture et la peinture à la tempera puis elle revient à Mulhouse, pour exercer son art.

La jeune femme fort timide ajoute « On peint pour dire ce qu’on ne sait pas dire ».

Ce jeu de couleurs en mouvement, se retrouve dans l’installation vidéo de Robert Cahen, Paysages / Passages, dans les moniteurs de télévision, qui montrent le moteur de la télé  visible sous leurs  caches en plexiglass.
« Il y a trois sources d’images, extraites du film ”juste le temps” (projeté au Jeu de Paume en 2010)  de 1983, une fiction expérimentale dans laquelle deux personnages se rencontrent dans un train », explique Robert Cahen.
Il a travaillé en postproduction le défilement du paysage vu d’un train en jouant sur des effets vidéo comme la vitesse, les couleurs et l’évocation du passage, le passager est hors champ, c'est à dire nous.

« C’est une notion permanente de mon travail, parce qu’on peut y retrouver la valeur du temps et les transformations de l’existence ».

Art  où l'artiste conjugue poésie avec virtuosité,  Art vidéo dont il est  pionnier.

Cette œuvre est prêtée par le fond régional d’art contemporain (Frac) d’ Alsace à Sélestat, elle était exposée au ZKM de Karlsruhe.

Robert Cahen et Thierry Maury -photo DNA Kristin Jurack

Les œuvres de Robert Cahen de la période 1973-2007 ont été éditées sous forme de coffret, en DVD, que l’on peut acquérir auprès d’Ecart Productions, au FRAC, au jeu de Paume, à la galerie Stampa de Bâle (Art Basel) Centre Pompidou, et auprès de la Vitrine,  53 Avenue Kennedy à Mulhouse.