Au premier set, il aligne les coups droits de mastodonte et les parpaings en revers qui laissent sans réaction son malheureux adversaire. Titanesque, il empoche la première manche sur le score de 6-3, puis entame la seconde pied au plancher. Tel un métronome imperturbable, il opère un véritable travail de sape, minant le moral d’un Cilic en perdition, saoulé de points gagnants.
Seulement voilà, le croate n’a pas été top 10 pour rien. Les réactions d’orgueil, il connaît. Mené 3-5, le natif de Medjugorje refait son retard, pousse Del Potro jusqu’au tie-break et va même jusqu’à se procurer 3 balles de sets. Trois énormes rallyes de fond de court plus tard, la « tour de Tandil », au regard impénétrable, égalise. Plus solide dans l’échange, l’argentin fait fructifier sa ténacité et se détache deux manches à zéro. Le troisième chapitre du duel ne sera qu’une formalité pour « Delpo », qui finit sur les chapeaux de roue (6-1) devant un Cilic définitivement résigné, incapable d’endiguer l’hémorragie. Pour la septième fois en neuf confrontations, le géant sud-américain prend le dessus sur son homologue des Balkans.
En 1/8èmes de finale, Del Potro affrontera donc le talentueux tchèque Thomas Berdych, finaliste cette année sur la terre battue bleu de Madrid et homérique vainqueur d’un troisième tour infernal long de 3h52 contre le sud-africain Kevin Anderson (6-4, 3-6, 6-7, 6-4, 6-4).
Ce samedi, trois argentins seront à l’honneur. Juan « Pico » Monaco (15) tentera de faire primer son expérience des grands rendez-vous devant l’un des espoirs du tennis mondial, en la personne du canadien Milos Raonic (21). Leonard Mayer (62), lui, n’aura pas la faveur des pronostics face au vrai spécialiste de la terre battue qu’incarne Nicolas Almagro (13). Quant au revenant Eduardo Schwank (192), il voudra profiter de cette « récompense » pour toutes les souffrances endurées ces deux dernières années, à savoir jouer Rafael Nadal, le maître des lieux, sur le court Philippe Chatrier.
Maurice Neyra