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Plans sociaux en cascade: la fausse surprise de l'après-6 mai

Publié le 01 juin 2012 par Juan
Plans sociaux en cascade: la fausse surprise de l'après-6 mai Eric Besson n'a pas apprécié qu'Arnaud Montebourg, son successeur à l'Industrie, lui reproche de son absence de passation des dossiers en cours. On s'en doutait. La surprise était ailleurs. L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy a été si énervé qu'il a rompu sa promesse de silence pour débouler illico presto sur le plateau de RTL vendredi 1er juin au matin. Il aurait pu se contenter d'un communiqué de presse. Non, il fallait qu'il vienne.  Il avait doublement besoin de se montrer. L'abstinence médiatique lui pesait trop. Et il vient de créer sa société Eric Besson Consulting.
« D'un mot, permettez-moi de vous dire que je trouve cette petite polémique déplacée, stérile et même puérile. »
Puérile ?
La situation était pourtant grave. Ministre de l'Industrie, Eric Besson le savait bien. En février dernier, le ministre du Travail Xavier Bertrand niait avoir fait retarder un certain nombre de plans sociaux: « Vous croyez, aujourd'hui, que vous avez la possibilité de retarder s'ils étaient inéluctables ? Bien sûr que non, ce n'est pas possible, mais quand même, vous pouvez trouver des solutions pour éviter des licenciements ». La manipulation électorale était évidente. Sarkozy avait déjà quelques épines sociales à gérer comme Petroplus ou Florange.
Depuis sa entrée en fonction, le nouveau gouvernement surveille comme le lait sur le feu le nombre de plans sociaux. Le chômage a encore progressé en avril dernier. Certains secteurs, comme l'automobile, affichaient toujours leur faiblesse. Le 24 mai dernier, Air France, récemment chahutée pour avoir promis une prime de non-concurrence à son ex-dirigeant débarqué il y a peu, a déjà annoncé un vaste plan social de 4.000 postes.
18 jours après le second tour de l'élection présidentielle. Comme par hasard.
Il y avait aussi le cas de Neo-Sécurité (5.000 salariés), sauvé pour deux mois, in extrémis, par un report de paiements de charges.
En avril dernier, comme par hasard. 
Jean-Marc Ayrault a annoncé, vendredi, qu'il surveillait plus particulièrement 36 entreprises «les plus en danger»: « Dans chaque territoire, chaque préfet va désigner une personne, très compétente (...) qui sera chargée sur le terrain d'aider à trouver des solutions, en mettant autour de la table, pas seulement l'administration, mais aussi les collectivités territoriales, principalement les régions. Il ne s'agit pas de toute faire remonter à Paris ». Mardi dernier, la CGT avait évoqué 45 plans sociaux potentiels et imminents.
Parmi ces cas, il y en avait que nous connaissions bien, tel Petroplus, Honeywell ou ... Florange. Ce dernier fut sacrément symbolique lors de la campagne présidentielle. Le candidat Sarkozy nous avait vendu un sauvetage et 17 millions d'euros d'investissement. « Il y a 17 millions (d'euros) d'investissements qui viennent d'être décidés ! »  expliquait alors Nicolas Sarkozy, pour mieux attaquer les représentants syndicaux qui voulaient le rencontrer.
A l'issue d'un comité central d'entreprise vendredi 1er juin, Arcelor-Mittal a prévenu que les deux hauts-fourneaux de Florange resterait fermé pour encore 6 mois au moins. François Hollande et  Arnaud Montebourg recevront des représentants syndicaux lundi.
Vendredi, deux entreprises ont été placées en redressement judiciaire. Il y avait d'abord l'usine Technicolor d'Angers. Où était la surprise ? Fin avril, pendant l'entre-deux tours, les 400 salariés réclamaient publiquement des engagements aux deux candidats finalistes.
Il y eut aussi le volailler DOUX, 3.400 salariés et 700 éleveurs concernés. Le groupe a précisé que « les autorités publiques déploient tous leurs efforts pour que la procédure qui s'ouvre, essentiellement technique et liée au niveau d'endettement, n'affecte pas ses opérations ». A la source des problèmes du Père Dodu, l'inflation des prix des céréales, l'alimentation des volailles. Quatre ans que cela flambe ! En juin dernier, Nicolas Sarkozy faisait de grands constats (« Une des principales menaces qui pèse aujourd'hui sur la croissance, c'est la hausse des prix des matières premières ») et de grandes promesses, la création d'un système d'information international sur les marchés agricoles.


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