Pietro Longhi - Portrait d'une famille patricienne
Depuis le XVIIème siècle, c'était en France la mode de certains cerceaux que les femmes portaient sous les robes, pour les gonfler. On les appelait "vertugati". Le chevalier Marino, : en parlant des dames françaises s'exprime ainsi dans son livre "Sferza" (fouet) : "C'est l'usage de porter certains cercles de tonneaux en guise de tonnelles, qui s'appellent vertugati ; invention trouvée, je crois, pour que la marquise de Valpelosa et le comte de Monterondolo se tiennent avec correction sous l'ombrelle." Le siècle suivant, les vertugati passèrent les Alpes, s'introduisirent en Italie, changeant leurs noms en arrivant à Venise et prenant celui de "guardinfanti". Ils eurent du succès specialement à Venise, comme le rappelle Rossi dans ses volumes manuscrits sur les Coutumes Vénitiennes. On évaluait chez les dames, la grandeur de la noblessa à la granduer du guardinfante. Le bon sens du peuple les nomma chaufferettes, mappemondes, chariots pour faire marcher les bébés, comme on le retrouve dans les comédies de Goldoni. Une imitation du guardinfante fait son apparition de nos jours et se nomme crinoline ; mais elle semble en déclin ; souhaitons qu'elle ne resurgisse plus.
Anecdotes historiques vénitiennes" - 1897 -Giuseppe Tassini - Merci à Claude Soret pour ses traductions.