Bof … bof … J’ai passé un bon bout de temps sans vous parler de l’orphelinat où Jo et moi allions passer une partie de nos weekends. Sur un autre blog, on vous invitait à nous envoyer de l’argent pour que nous aidions les ti-culs. Ceux-là même qui chantaient une bonne fête des mères à Jo dimanche dernier. J’en parlais pas fort parce que ça n’allait pas fort. Le contexte de vie des enfants se dégradait d’une manière continue et on sentait que nos efforts pouvaient être en partie rattrapés par des intérêts moins bien intentionnés. On sentait – et on a rapidement su – que nous avions embarqués dans une galère qui voguait tout croche et on se bouchait un peu le nez à chaque semaine en apportant un petit quelque chose aux enfants (bouffe, eau et médicaments surtout). Ils souffraient déjà d’avoir été laissés dans cette place, on se disait que nous ne devions pas doublement les priver d’un petit bonheur et d’un petit espace moins creux dans le fond de l’estomac. Le cauchemar s’est terminé cette semaine pour cette soixantaine de ti-culs. Les autorités nationales ont fermé la place après que plusieurs organisations nationales et internationales aient porté plainte. Il aura fallu qu’une nouvelle goutte fasse déborder un vase trop plein pour que les services de l’État décident enfin de sévir. On sait aujourd’hui qu’ils ont tous trouvé un endroit davantage capable de répondre à leurs besoins et on a déjà lancé les démarches pour les retrouver et aller leur donner un dernier bonjour. On nous a dit qu’ils étaient déjà très heureux dans leur nouvelle vie, c’est déjà une bonne nouvelle. J’imagine bien que les dirigeants de ce pays ne savent plus où donner de la tête pour identifier la priorité des priorités. Je ne sais pas non plus si la situation de ces dizaines de milliers de timoun qui subissent la double torture du mauvais sort et de l’esprit malsain devrait être LA PRIORITÉ.