Un blockbuster efficace et intelligent
Dix après l’accident industriel de Men in Black II (« trop de comédie, pas assez d’enjeux » des dires de Barry Sonnenfeld), les agents J et K sont de retour pour de nouvelles aventures. Malheureusement, tous les signes précurseurs du désastre étaient présents : une multitude de versions du scénario, un tournage catastrophique, un désir du spectateur usé par l’attente… Pourtant, de façon un peu surprenante et inattendue, les ingrédients du blockbuster sont distillés habilement pour permettre à la mayonnaise de prendre à nouveau et ainsi redonner vie à la saga.
La qualité principale du métrage tient à avoir recentré l’intrigue sur le duo formé par J (Will Smith) et K (Tommy Lee Jones / Josh Brolin), l’extravagance de Will Smith répondant à l’opacité et la rigueur de Tommy Lee Jones ou à la joie étonnante et insolite de Josh Brolin. Le spectateur, comme l’agent J, va alors se questionner pour savoir ce qui a pu faire tomber K dans la tristesse qui l’anime désormais. En plongeant Will Smith dans le passé, outre la ressemblance stupéfiante entre Tommy Lee Jones et Josh Brolin, il en ressort de nombreuses trouvailles scénaristiques qui permettent d’insuffler un rythme agréable à l’ensemble. En choisissant la fin des années 60, le métrage devient même pamphlétaire en jouant avec les stéréotypes dont était à l’époque victime la communauté afro-américaine. Comme toujours dans la saga, l’ironie est présente, cette fois-ci au cœur d’une ambiance kitsch-pop, qui permet à Will Smith de briller à nouveau sur grand écran.