Inspecteur général honoraire de la Police Nationale je connais les liens qui peuvent exister entre les nouveaux arrivants et les partants de la Police Nationale.
Quels sont les risques ? C’est de voir de hauts fonctionnaires qui, depuis quelques décennies pour certains, se font « la courte échelle » afin de garantir leur évolution de carrière lorsque les amis influents sont à des postes de responsabilité et au contraire pour garantir leur reclassement lorsqu’une alternance redistribue les rôles. Tout cela ne serait que de la mauvaise gestion, contraire toutefois aux règles de la fonction publique qui devraient garantir la promotion des meilleurs sur des critères objectifs. Mais c’est surtout le fonctionnement démocratique d’une institution qui compte dans la vie des citoyens qui est en péril.
Les alternances présentent l’avantage de redistribuer les postes de responsabilités et de désorganiser les réseaux d’amitiés ou à caractère politique ou philosophique ou bien les trois à la fois.
Les ministres, eux aussi nouveaux arrivants, n’ont pas toujours la tâche facile surtout s’ils veulent faire des choix en dehors de ces réseaux. Le plus sûr pour eux est d’agir en amont en fréquentant certains animateurs de ces groupes transversaux. De quoi s’agit-il ? Il y a, bien sûr, les groupes de pensée, les appareils politiques et leurs travaux sur les problèmes de sécurité, mais il y a aussi la franc maçonnerie, omniprésente et omnipotente dans la Police Nationale. Il est difficile de donner des noms tant il serait dommage de porter atteinte à la réputation de hauts fonctionnaires intègres qui auraient fait ce choix philosophique ; mais c’est oublier ceux qui ont fait le même choix pour conquérir des postes de responsabilités et les conserver à tout prix.