Après la Grèce qui a subi un véritable bank run, les transferts d’argent à l’étranger des Espagnols ont atteint un nouveau record selon les chiffres publiés hier, sur fond de crise bancaire et d'interrogations sur une intervention de la BCE ou du FMI pour soutenir le pays.
Début de bank run en Espagne
Le système bancaire espagnol, en pleine crise après la dégradation de la note de ses banques (le 30 avril l'agence Standard and Poors avait abaissé la note de 11 banques; le 18 mai Moody's dégradait celle de 16 établissements financiers du pays) inquiète de plus en plus les épargnants qui retirent massivement leurs avoirs pour les mettre à l'abri, notamment dans les banques d'Europe du Nord. On peut imaginer que les avoirs des retraités allemands, très présents sur la Costa del Sol et dans les Iles (Baléares, Canaries) sont les premiers à être rapatriés vers le coffre fort de l'Europe qu'est devenu l'Allemagne.
Au total, les banques espagnoles ont enregistré une sortie nette de 66,2 milliards d’euros vers l’étranger le mois dernier selon les chiffres de la Banque d’Espagne. Il s’agit d’un record depuis la création de cette statistique en 1990. Paradoxe : en 2011 l’Espagne enregistrait des entrées nettes de capitaux de 5,4 milliards d’euros.
La situation se complique pour les banques espagnoles
De quoi compliquer un peu plus la situation des banques espagnoles en manque de fonds propres des banques espagnoles et qui croulent sous des actifs immobiliers risqués
L'incertitude entourant l'avenir de Bankia, troisième banque du pays par les actifs qui a en effet besoin de 23,5 milliards d'euros, dont 19 restent encore à trouver, cristallise l'angoisse des investisseurs et propulse le rendement obligataire espagnol à 10 ans à 6,6%. Les marchés de capitaux risquent désormais de se fermer définitivement pour l'Espagne comme auparavant pour l'Irlande, le Portugal ou la Grèce.
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