[anthologie permanente] Marcel Migozzi

Par Florence Trocmé

Un étang comme si 
On avait étalé des tentures d’alcôve 
Sur l’eau morte (mon œil ! 
Dessous ça vit de nostalgie à voix très basse) 
Et dessus (est-ce la nuit ?) les arbres couchent 
Avec l’étang, ah la Sologne 
C’est tellement un livre lu dans l’enfance d’un soir 
(Va-t-il pleuvoir ?) Les ombres 
font déjà silence 
 
• 
 
Au profond d’un étang, imaginez 
L’argile qui attend qu’on lui souffle le vivre
 
Vous y êtes ?  
 
Alors vous êtes cette argile, c’est 
La règle, pas de hiérarchie, 
Rien d’imposé par le contemporain mais vivre 
 
Et Vive l’inactuel, l’argile, l’étang, la beauté 
 
Et vous y êtes.  
 
• 
 
Le moi c’est qui ? C’est si obscur. 
Lui préférer l’étang une motte de terre 
Une écorce de pin, moins encore 
Une trace un reflet sur papier, c’est plus clair. 
Lui préférer l’humus ou l’homme silencieux 
C’est tout comme, où serait 
La différence dans une forêt ?  
 
Marcel Migozzi, Empreintes (emprunts), peintures acrylique d’Alain Boullet, Éditions Thésaurus colori, 15€, pp. 10 à 14. 
 
Marcel Migozzi dans Poezibao : Bio-bibliographie, Vers les fermes, ça fume encore (parution), extrait 1, un article de M. Monte, ext. 2, Cité aux entrailles sans fruits (par F. Trocmé), ext. 2