Un étang comme si
On avait étalé des tentures d’alcôve
Sur l’eau morte (mon œil !
Dessous ça vit de nostalgie à voix très basse)
Et dessus (est-ce la nuit ?) les arbres couchent
Avec l’étang, ah la Sologne
C’est tellement un livre lu dans l’enfance d’un soir
(Va-t-il pleuvoir ?) Les ombres
font déjà silence
•
Au profond d’un étang, imaginez
L’argile qui attend qu’on lui souffle le vivre.
Vous y êtes ?
Alors vous êtes cette argile, c’est
La règle, pas de hiérarchie,
Rien d’imposé par le contemporain mais vivre
Et Vive l’inactuel, l’argile, l’étang, la beauté
Et vous y êtes.
•
Le moi c’est qui ? C’est si obscur.
Lui préférer l’étang une motte de terre
Une écorce de pin, moins encore
Une trace un reflet sur papier, c’est plus clair.
Lui préférer l’humus ou l’homme silencieux
C’est tout comme, où serait
La différence dans une forêt ?
Marcel Migozzi, Empreintes (emprunts), peintures acrylique d’Alain Boullet, Éditions Thésaurus colori, 15€, pp. 10 à 14.
Marcel Migozzi dans Poezibao : Bio-bibliographie, Vers les fermes, ça fume encore (parution), extrait 1, un article de M. Monte, ext. 2, Cité aux entrailles sans fruits (par F. Trocmé), ext. 2