Fin novembre dernier est tombé le rapport 2007/2008 du PNUD (Programme des Nations Unies pour
le Développement) sur le développement humain. Pour rappel, ce rapport utilise des indicateurs sociétaux pour mesurer le bien-être des pays, en parallel au PIB (Produit Intérieur Brut), souvent présenté dans la Presse comme le seul indicateur de "richesse" d'une Nation. Au passage, les voix qui s'insurgent
depuis des années contre la toute puissance du PIB en demandant de nouveaux indicateurs, devraient regarder de plus près les rapports du PNUD... En outre, dans le même débat, il m'a toujours paru
étrange depuis mes années de Lycée, que le PNB (Produit National Brut) dont on m'avait parlé ne soit jamais présenté dans les
rapports économiques. Or, indiquant la richesse créée par TOUTES les entreprises installées dans le pays, cet indicateur peut fausser conséquemment l'évaluation de richesse d'un pays, dans
le cas de pays ateliers notamment. A l'inverse, un petit pays disposant de beaucoup d'entreprises expatriées ne sera visible que sur le PNB, indicateur pratiquement jamais signalé... Bref. Je
n'avais pas eu le temps d'en parler, voici chose faite.
L'indicateur IDH du PNUD est très intéressant en ce qu'il replace par des chiffres (dont la validité
n'est pas contestable) la situation des pays dans la concurrence internationale et les discours politiques, notamment libéraux, qui glissent souvent sur l'argumentaire des réformes impératives
pour éviter de "prolonger" un déclin évident. Car si l'on regarde ce rapport, l'on constate que la France, loin d'être à terre, se situe à la dixième place dans le monde, derrière des pays
reconnus pour leur bien-être (Canada, Norvège, Suède, Suisse, Irlande...) mais devant les Etats-Unis, Royaume-Uni, ou l'Allemagne, souvent présentés comme des modèles à suivre... Notons également
le chiffre négatif du ration IDH/PIB pour les Etats-Unis (-10) quand la France se situe à 8. A pays comparables, seuls l'Australie, l'Espagne et le Japon font mieux. De quoi relativiser
grandement les orientations et le catastrophisme très dogmatique du courrant "libéral-réformateur" et s'étonner de la très faible couverture médiatique de ce rapport annuel. A noter une
intéresante analyse ici.