Les métropoles à la conquête du cinéma hollywoodien

Par Heilios

Le phénomène des délocalisations cinématographiques n’est pas nouveau, pourtant il a pris ces dernières années des proportions qui commencent sérieusement à inquiéter l’industrie du cinéma aux Etats-Unis, et notamment à Hollywood. Longtemps restée « propriété intellectuelle et économique » de la capitale internationale du cinéma occidental, la production de film est devenue peu à peu affaire des métropoles du monde entier qui rivalisent d’aménités et d’avantages financiers pour attirer à elles les tournages des futurs blockbusters.

Fast and Furious 5 délocalisé à Rio au Brésil, Battle Los Angeles exporté à Baton Rouge en Louisiane, ou plus ancien, la comédie musicale Chicago tournée à Toronto, etc. Alors qu’en 2000 la Californie accueillait 272 tournages, elle n’en comptait plus que 160 en 2008, précipitant l’activité locale du cinéma et de la plupart de ses métiers ressources.

Comme les métropoles jouent la carte de la concurrence économique ou environnementale sur leurs voisines, certaines entreprennent depuis quelques années une véritable conquête du cinéma bancable  sur les villes historiques de l’industrie cinématographique, usant de ristournes fiscales, d’aides en tous genres et de crédits d’impôts pour faciliter l’entreprise des tournages.

A Toronto, surnommée « Hollywood North », on ne compte plus les productions américaines : Seven years in Tibet, Incredible Hulk, Brokeback Mountain,… Si cet exode cinématographique profite à la métropole canadienne ou encore à Montréal, il n’en reste pas moins bénéfique pour les capitales d’Europe de l’Est, des Bucarest, Prague et autre Budapest, beaucoup plus avantageuses sur le plan fiscal, comme au titre des charges salariales. Un avantage qui d’ailleurs coûte ici, aussi bien au cinéma américain qu’au cinéma français…

Faubourg 36 de Christophe Barratier, un film français tourné à Prague dans un Paris reconstitué

A ce titre, vous pouvez voir l’excellent documentaire de Didier Allouch, l’Endroit du décor, diffusé le 16 mai sur Canal+ ou aller ici pour plus détails. (PS : n’hésitez pas en commentaire à poster le lien du documentaire, si toutefois vous le trouvez!)