Magazine Tennis/ping-pong
Schwank félicité à la fin du match Une victoire au forceps qui propulse Schwank parmi les 32 meilleurs joueurs des Internationaux de France ? Une sensation de déjà-vu ? C’était en 2008. Si près, si loin pour le natif de Rosario. A l’époque, l’homme s’imposait en 4 sets contre l’espagnol Marcel Granollers et poursuivait sa surréaliste série de 24 victoires consécutives (3 tournois Challenger, 3 matchs en qualifications à Roland Garros et 2 tours dans le tableau principal). Bien qu’il s’inclinait au tour suivant devant Paul-Henri Mathieu, l’argentin était alors catapulté sur le devant de la scène tennistico-médiatique, pour ses résultats, lui le malchanceux qui avait involontairement incendié sa chambre d’hôtel (il avait notamment perdu ses raquettes et son passeport) lors du Challenger de Bordeaux…Deux ans plus tard, il atteint son meilleur classement, 42ème à l’ATP.
Seulement voilà, une grave blessure à la hanche va mettre sa carrière entre parenthèses 5 mois durant, pas suffisant pour bénéficier d’un « classement protégé ». Lorsqu’il reprend du service, en novembre 2010, il enchaîne les défaites au premier tour d’obscurs Challengers, grattant la balle devant cinq pékins et deux tondus. Eduardo est alors à deux doigts de se consacrer exclusivement au double, où il excelle, puisqu’il dispute notamment la finale de Roland-Garros 2011 (associé au colombien Juan Sebastian Cabal) et brille en Coupe Davis aux cotés de son compère David Nalbandian. S’il décide de continuer en simple, sur les conseils avisés de son coach Roberto Alvarez, ses performances ne suivent pas pour autant.
En 2012, Internationaux de France exceptés, il n’a remporté que deux matchs sur le circuit principal. Mais, clin d’œil du destin, Schwank (192) devait signer sa résurrection Porte d’Auteuil. Pour son entrée en lice, il expédie Ivo Karlovic (59) en trois sets secs. Puis, au second tour, il boute hors du tournoi l’expérimenté teuton Florian Mayer, pourtant 35ème mondial. Malgré la perte du premier set, il ne baisse pas les bras et empoche les trois suivants sans coup férir. L’argentin sait qu’il revient de loin, de très loin. Magnifique combattant, le gaillard de Santa Fe a gagné le droit de défier le maître des lieux, Rafael Nadal, avec en jeu une place en 1/8ème. Et ca, c’est déjà un exploit.
Maurice Neyra