Cette découverte est la première étape vers l'élaboration d'un « cocktail » de médicaments qui pourraient permettre de prévenir les lésions cérébrales suite à un traumatisme.Cette étude de l'Université de Tel Aviv (TAU), commanditée par la United States Air Force, révèle ainsi, dans la revue Experimental Neurology, qu'un médicament existant contre le diabète pourrait soulager les dommages au cerveau causés par traumatisme. Bien que le nombre de décès liés aux lésions cérébrales traumatiques soit faible, les conséquences peuvent être importantes pour le fonctionnement du cerveau.
Les lésions cérébrales traumatiques peuvent altérer les capacités mentales d'un patient, sa mémoire et son comportement jusqu'à conduire à des changements dramatiques de personnalité. Les lésions cérébrales traumatiques modifient la chimie du cerveau. Au cours d'une explosion par exemple, l'augmentation de la pression suivie d'un vide intense secoue les fluides du cerveau et va jusqu'à modifier la structure du cerveau. Ces dommages ne peuvent pas être inversés, mais la cartographie de la blessure au moyen de tests comportementaux et physiques est cruciale pour comprendre et quantifier les lésions et décider d'un plan de traitement. Enfin, ce traitement médical de long terme représente un coût économique élevé.
Le Pr Haïm de la Tel-Aviv University et le Dr Nigel Greig du National Institute of Aging (NIA) ont découvert que l'exendine-4, un antidiabétique approuvé par la FDA permet de réduire de manière significative sur des modèles animaux, l'étendue des lésions cérébrales traumatiques, si administré peu de temps après le traumatisme initial. Initialement conçu pour contrôler la glycémie, ce médicament a déjà montré son efficacité dans la protection des neurones dans des pathologies telles que la maladie d'Alzheimer.
Les souris étaient mises sous anesthésie avant l'explosion : L'un des co-auteurs, le Pr de Pick mène des recherches depuis de nombreuses années sur les lésions cérébrales traumatiques à commencer par les effets des traumatismes courants comme le choc du pare-brise dans un accident de voiture. À la suite de son travail pour l'US Air Force, il a inclus, dans son champ de recherche, les traumatismes subis en d'autres circonstances comme, par exemple les explosions ou les attaques terroristes. L'équipe a ainsi conçu une expérience préclinique en exposant à des explosions contrôlées des souris à 7 à 10 m de distance de l'explosion et en analysant ensuite les blessures qui en résultent. Puis les chercheurs ont étudié l'effet de l'exendine-4 comme un traitement supplémentaire pour réduire les lésions au cerveau.
L'exendine-4 protège la fonction cérébrale : Les tests comportementaux et physiques montrent que les souris exposées à l'explosion présentent une fonction cérébrale considérablement affaiblie par rapport au groupe témoin. Cependant, les souris qui ont reçu l'exendine-4 restent pratiquement comparables, sur le plan de la fonction cérébrale, aux souris du groupe témoin, épargné par l'explosion. D'autres expériences de traumatismes, confirment l'efficacité de l'exendine-4. Il s'agit donc de « trouver un cocktail idéal » de médicaments, expliquent les chercheurs pour minimiser l'impact durable des traumatismes sur le cerveau. « Nous avançons dans la bonne direction » concluent les auteurs.
Source: Experimental Neurology et TAU (Visuel)« Diabetes Drug Could Be a Promising Therapy for Traumatic Brain Injury”