La prévalence de l'hépatite B chronique aux Etats-Unis pourrait excéder 2 millions de cas, un chiffre très nettement supérieur aux précédentes estimations, révélé par la récente étude de chercheurs de l'université de Washington publiée dans l'édition de juillet d'Hepatology, la revue de l'American Association for the Study of Liver Diseases. Une très grande partie des nouveaux cas, soit plus d‘1 millions aurait été diagnostiquée sur des migrants déjà infectés avant d'arriver aux Etats-Unis. Alors que les dernières statistiques des US Centers for Disease Control (CDC) annonçaient 800.000 à 1,4 millions de personnes vivant avec le VHB chronique, ces nouvelles données appellent à des études plus précises et au développement d'urgence de programmes de prévention et de l'accès aux soins pour les personnes les plus à risque.
2,2 millions de cas dont 70% attribués à des migrants : La prévalence de l'hépatite B chronique (VHB) aux États-Unis pourrait, en réalité, atteindre ainsi 2,2 millions de cas dont un grand nombre, jusqu'à 70%, attribué à des migrants infectés dans leur pays d'origine, majoritairement en provenance d'Asie et d'Afrique, où l'infection par l'hépatite B est fortement endémique. Le Dr Kris Kowdley, directeur du Centre d'excellence du foie (Center of Excellence at Virginia Mason Medical Center Seattle- Washington), auteur principal de l'étude, explique qu'il s'agit de comprendre les populations ethniques et culturelles touchées par l'hépatite B chronique et de développer leur accès aux soins.
58% des cas « migrants », en provenance d'Asie : Après analyse systématique de la littérature, soit 256 études de prévalence portant sur des populations immigrées en provenance de 52 pays et 1.797 études de 98 pays, les auteurs ont pu réunir les données concernant les migrants de 102 pays d'origine. Leur analyse aboutit à une estimation de 1,61 à 4,1 millions de cas sur des migrants principalement en provenance d'Asie, d'Afrique et d'Amérique centrale, ce qui représenterait, respectivement, 58%, 11% et 7% de la charge de la maladie aux États-Unis, sur des personnes nées à l'étranger. L'analyse suggère donc une prévalence totale de l'infection à VHB chronique encore plus importante, de 2 millions de cas au strict minimum.
L'étude révèle toute l'ampleur d'un problème de santé important aux États-Unis et la nécessité d'un dépistage renforcé et le cas échéant, d'une vaccination anti-VHB pour les personnes venant de l'étranger. Au total, 3,5% de toutes les personnes nées à l'étranger et vivant aux États-Unis vivraient aujourd'hui avec la maladie et donc avec un taux de prévalence 10 fois plus élevé que celui de la population américaine en général.
Source: Hepatology Published Online: February 16, 2012 (DOI: 10.1002/hep.24804); July 2012 “Prevalence of Chronic Hepatitis B among Foreign-Born Persons Living in the United States by Country of Origin."