Bonjour à tous.
Dans le cadre de l'information de tous les riverains
du projet de Romainville, nous avons entrepris des recherches afin de savoir à quoi ressemblent les usines similaires au projet de Romainville.
Face à l'absence de communication, ou aux exemples peu judicieux qui nous sont donnés par nos interlocuteurs (on nous parle de l'usine de Lille, de Frigourg, d'Issy les Moulineaux...à savoir deux
usines traitant des biodéchets et un incinérateur), nous pensons qu'il est plus pertinent de parler des usines de Tri Mécano-Biologique - Méthanisation, puisque c'est bien ce procédé qui est
prévu à Romainville.
Il est temps que l'on compare ce qui est comparable, et que l'on cesse d'entretenir l'ambigüité en comparant le projet de Romainville à des procédés qui n'ont rien à voir, et dont les enjeux et
incidences sont bien différents de ceux qui vont être les nôtres.
Nous vous donnerons ainsi chaque semaine un exemple d'usine de TMB-méthanisation en France ou en Europe, de son succès ou de son échec, et de son impact sur la population, et ce à l'aide
d'articles de presse et de témoignages de riverains.
Aujourd'hui, nous vous présentons :
l'usine de TMB-méthanisation de Mons, en Belgique, inaugurée en 2001.
Le projet d'usine TMB-Méthanisation (nos amis Belges parlent de centrale Biomasse ou Biométhanisation) était un projet innovant, destiné à recueillir des déchets verts, mais aussi des ordures
ménagères résiduelles, afin de produire un compost destiné à l'agriculture, et du biogaz censé être réinjecté dans les réseaux.
Ce projet devait être, au début des années 2000, à la pointe de la technologie, utilisant les techniques les plus abouties afin de limiter l'impact de l'usine sur son environnement. En effet,
l'usine est située non loin d'une bourgade ; la maîtrise des nuisances de toute sorte était donc un objectif primordial pour les promoteurs du projet (voir en pièce jointe les promesses des
promoteurs du projet).
Mais Le projet d'usine de Mons rencontre dès le départ l’opposition des riverains qui craignent éventuelles pollutions olfactives et les dangers liés à ce procédé. Ils militent pour une
implantation plus éloignée des habitations. Tant le syndicat de traitement des déchets Itradec que le constructeur Valorga se chargent de les rassurer.
On peut lire ainsi dans un article du journal Le Soir daté de juillet 2000 que « pour la première fois quelques villageois ont pu visiter le centre de tri et de biométhanisation en construction
.... Ceux-ci ont posé des questions, révélatrices finalement d’une grande ignorance... je pense à la pollution, aux odeurs, demande celui-là ». Les réponses sont rassurantes « le hall qui recevra
les cargaisons des camions poubelles est dépressurisé. C’est clair, comme pour une cloche à fromage, l’air rentrera à l’intérieur du centre de tri mais ne s’en échappera jamais pour aller
chatouiller les narines. Une bonne claque aux mauvaises odeurs ».
« Les têtes pensantes d'Itradec ont réussi leur coup: responsables d'associations diverses et directeurs d'école sont repartis visiblement rassurés après avoir parcouru les larges couloirs du
centre de tri et de biométhanisation. »
Mais après la mise en route de l’usine l’heure est venue de déchanter. « Toute la ville en parle : à Havré, Itradec incommode» titre le journal le Soir en septembre 2003. Manifestement la «
cloche à fromages » est trouée puisque l’impact olfactif de l’usine se fait sentir dans un rayon de 1 kilomètre autour de l’usine, soit une population cible de 1500 personnes environ. En 2007
rien n’est réglé, malgré les promesses du syndicat Itradec, et le comité des riverains est toujours virulent.
Le Syndicat Itradec, tout comme l'industriel, occultent d'ailleurs totalement les nuisances subies par les riverains, tenant à la presse des propos extrêmement favorables et positifs sur le
fonctionnement de l'usine.
Une telle position a poussé les riverains à se réunir au sein d'une association, afin de dénoncer ces propos scandaleux, et surtout pour demander que soit mis un terme aux nuisances subies.
Voici quelques extraits de la conférence de presse tenue par les riverains en 2003 :
6- LE MÉPRIS DE LA POPULATION, LES PROMESSES ET LES TROMPERIES
Avant la mise en route des installations, les riverains ont reçu dans leur boîte aux lettres un dépliant édité par ITRADEC, au ton moraliste et paternaliste, se voulant optimiste et tout à fait
rassurant quant à l'avenir, pour leur qualité de vie.
(« on peut toujours s'opposer au progrès. Les opposants au chemin de fer avaient obtenu, voici 150 ans, que les trains soient précédés d'un homme agitant un drapeau rouge ») Voici copie de
quelques citations (édifiantes) :
« Il n'y aura pas d'odeurs. »
« Aucune dispersion d'odeurs à l'extérieur du centre ne peut se produire. »
« Il n'y aura aucun dépôt de déchets à l'air libre sur le site. »
« Le centre ne rejette pas de gaz »
« Il n'y aura pas d'augmentation perceptible du volume sonore pour les riverains »
Deux ans et demie plus tard :
A l'issue des séances de son Conseil d'administration, ITRADEC invite la presse pour lui communiquer des informations dont nous, riverains, prenons connaissance ensuite. Et, nous apprenons ainsi,
à notre grand étonnement, que le fonctionnement de l'entreprise est parfait. Notre intervention aujourd'hui a donc pour but de compléter les informations que vous recevez, afin de combler les
lacunes, voire les omissions que nous constatons dans la communication d'ITRADEC. Ces lacunes concernent les odeurs et le bruit dont cette usine est la source.
Les odeurs
Elles sont présentes depuis le démarrage de l'exploitation en septembre 2000. Non pas en permanence, mais de manière récurrente.
La situation est très fluctuante. La présence d'odeurs nauséabondes peut varier de deux à dix jours par mois. La durée pendant laquelle ces odeurs persistent est également variable. Elles sont
particulièrement désagréables pour les riverains qui en sont victimes, les obligeant à vivre calfeutrés, avec portes et fenêtres fermées. Certains habitants essayant même de se protéger en
utilisant des bougies déodorantes.
Le bruit
Le bruit des machines métalliques se fait également entendre et paraît s'amplifier ces derniers mois.
Il est clair que les riverains ont fait preuve, jusqu'ici, de beaucoup, beaucoup de patience (mal récompensée), puisque nous avons attendu plus de deux ans et demi avant de nous exprimer
publiquement. Notre intervention aujourd'hui prouve, à suffisance, l'exaspération et le désespoir de la population
Les riverains ont en outre écrit au Bourgmestre (courrier joint), afin de lui demander de mettre un terme aux nuisances subies.
Quant aux performances de traitement de l’usine elles sont médiocres. En 2006 plus de 75 % des déchets collectés sont partis en décharge (alors qu'une grande partie des déchets traités étaient
des déchets verts !). Les productions de biogaz et de compost sont beaucoup plus faibles que celles annoncées au départ par le constructeur.
En juillet 2008 l’usine de Mons connaît une fin tragique : un incendie, engendrée par l’inflammation de déchets dans un camion, ravage le hall de tri et porte le coup de grâce à l’usine qui est
définitivement fermée. L’expérience de Mons s’achève sur un constat d’échec.
Pourtant, et pour les plus grandes inquiétudes des riverains, les promoteurs espèrent relancer l'exploitation de l'usine, en 2013, mais en se limitant au traitement des biodéchets.
N'hésitez pas à regarder l'intervention d'Eric Dubois, riverain de l'usine de Mons, lors de la réunion publique sur le TMB du 14 mars 2012 : http://www.dailymotion.com/video/xpjn2u_tmb-methanisation-obourg-en-belgique-reunion-nationale-14-mars-2012_webcam #
Quelques chiffres :
Mons :
- Capacité de traitement :
* 23.000 t/an d'ordures ménagères résiduelles
* 35.700 t/an de déchets fermentiscibles
- Réalisation :
Consortium Steinmuller Valorga/Limpens
- Digesteurs : 2 digesteurs
- Cleint : ITRADEC
Romainville
- capacité de traitement :
* 322.500 t/an d'ordures ménagères résiduelles + 131.700 t/an de déchets complémentaires afin d'enrichir la matière organique rentrant dans les digesteurs
- Réalisation : URBASER Valorga
- Digesteurs : 6 digesteurs
- Client : SYCTOM
Voici donc pour l'exemple d'usine de TMB-méthanisation de cette semaine. Nous vous feront part d'une nouvelle expérience la semaine prochaine.
A très bientôt, pour de nouvelles informations sur le projet d'usine de TMB-Méthanisation de Romainville
Le COLLECTIF de l’ARIVEM
PANTIN – BOBIGNY –ROMAINVILLE – NOISY LE SEC
MONTREUIL – LE PRE ST GERVAIS– BAGNOLET – BONDY – AUBERVILLIERS – LES LILAS
PARIS XIX
N'hésitez pas à consulter le site de l'association
www.arivem-methanisation.fr
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http://fr-fr.facebook.com/pages/Mobilisation-contre-le-projet-dusine-de-M%C3%A9thanisation-de-ROMAINVILLE/166602836733556
Regardez le best of de la Réunion Nationale d'information sur le TMB-Méthanisation (tout ce que vous devez savoir sur la future usine)
Les meilleurs moments :http://www.dailymotion.com/video/xpsm0s_tmb-methanisation-best-of-14-mars-2012_webcam
Le résumé : http://www.youtube.com/watch?v=UIgFgVzfjmI&feature=channel
Le programme (intervenants, positions des élus) :http://www.dailymotion.com/video/xpkdsp_forum-tmb-methanisation-reunion-nationale-14-mars-2012_webcam
NOTRE SANTE, NOTRE SECURITE,
LA QUALITÉ DE L'AIR QUE NOUS RESPIRONS SONT DES DROITS FONDAMENTAUX
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Commentaire de Maurice
Après ça, not'bon maire continuera-t-elle de dire qu'elle ne savait pas ?
SI... elle ne savait pas, c'est qu'elle n'a pas voulu savoir ! Et cet article le démontre très bien, elle POUVAIT SAVOIR, il fallait vouloir savoir, rien de plus.
Alors, pourquoi avoir demandé que cette usine s'installe à Romainville ?