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Le cinéma vit sa mutation, où en sommes nous ?

Par Monartiste

Bonjour,

C’est avec plaisir et admiration que je partage aujourd’hui un article de Timothy Duquesne (@timothyduquesne), qui a été prendre le pouls de la création internationale en ce début de mois de mai au L.A Web Fest, festival international de webséries et de formats audiovisuels transmédias. Nous vivons avec le numérique, une révolution, comment le cinéma se réinvente, comment les créateurs s’adaptent et tentent d’apprivoiser cette nouvelle donne. Je vous laisse découvrir le récit de ses trois jours, avec des interviews de nombreux jeunes acteurs de ce nouvel écosystème (http://wesupportcreators.com), sans oublier, tout au long, une analyse abouti et pertinente sur les enjeux de ce nouveau média et le futur proche de l’audiovisuel.  Enjoy ! et surtout « Don’t wait, create ! ».

Le cinéma vit sa mutation, où en sommes nous ?

Le L.A. Web Fest, né de l’enthousiasme et de l’énergie déployée par son créateur Michael Ajakwe (auteur, réalisateur, producteur), met les webséries à l’honneur depuis trois ans. Cette année, pendant trois jours, se sont succédées les projections de 178 webséries du monde entier tandis que des tables-rondes permettaient aux professionnels réunis d’échanger sur l’avenir de leur secteur.

Les deux salles obscures dédiées aux projections de ces formats, habituellement regardés en ligne, ont permis au public de découvrir le travail de créateurs venus du monde entier. Outre le nombre impressionnant de séries présentées et la variété de leurs genres (comédie, comédie dramatique, horreur, mockumentaire, documentaire, animation, etc.), ce qui frappe lors de ces projections, c’est leur qualité. Qualité de l’écriture, de l’interprétation, de la réalisation, de l’habillage, de la musique, les webséries sélectionnées avaient toutes de quoi séduire un public.

En découvrant des créations aussi abouties se pose immanquablement la question du modèle économique de ces productions et de la façon dont elles ont vu le jour. « How we made our webseries… » était justement le titre de plusieurs tables-rondes au cours desquelles les créateurs ont échangé et partagé leurs expériences. Il en ressortait presque systématiquement que c’est par l’énergie déployée autour d’une idée que ces formats ont vu le jour. Energie dirigée vers l’écriture, la constitution d’une équipe de tournage et de comédiens puis le tournage. Le titre de la toute première table-ronde (« How we made our webseries…without asking permission ») résumerait presque à elle seule l’esprit qui habite ces nouveaux formats audiovisuels. On ne demande pas la permission, on y va avec audace. La liberté artistique dont jouissent les créateurs de webseries ne constitue pas en soi un modèle économique. Elle fait pourtant la force de ces formats et représente sans doute la brique sur laquelle peuvent reposer leurs modèles.

Les spectateurs, avec pour seules armes des télécommandes, des tablettes, des ordinateurs ou des smartphones ont pris le pouvoir dans l’audiovisuel. Friands d’authenticité et du lien direct avec les créateurs (permis par le web et accéléré par les réseaux sociaux), ils contribuent à dessiner l’audiovisuel de demain en étant les alliés des créateurs. C’est donc avec leur soutien (ils s’abonnent aux séries sur les plate-formes, diffusent les épisodes sur les réseaux sociaux, participent parfois au financement de nouveaux épisodes sur les plates-formes de financement participatif) que les créateurs avancent dans la constitution de leurs modèles. Pour les consolider, les créateurs proposent aussi à des marques de s’intégrer dans leurs univers. Les annonceurs, qui y voient une façon de s’adresser aux spectateurs de façon créative et non intrusive, témoignent d’un intérêt croissant pour ces formats. Les diffuseurs voient dans ces formats de qualité un moyen de fidéliser leurs audiences et de construire leur identité.

Les trois journées du festival avaient donc ceci d’enthousiasmant que ce sont en fait de nouveaux écosystèmes audiovisuels que nous avons pu observer et décrypter pendant ces trois jours. Ecosystèmes qui s’organisent autour de formats audiovisuels dont les aspérités font la richesse et au sein desquels les nouveaux directeurs des programmes que sont devenus les spectateurs invitent les créateurs à travailler le plus librement possible et à construire un échange avec eux.

Et demain ?

La consommation délinéarisée des formats audiovisuels que le web a apportée a une conséquence majeure : les formats – et les créateurs qui y sont associés – ne sont pas concurrents les uns des autres. En se fédéranten faisant la promotion les uns des autres, les créateurs accéléreront la redéfinition des modèles et chacun en bénéficiera. Des rendez-vous comme le L.A. Web Fest ou le Marseille Web Fest (son « petit frère » français), en réunissant les créateurs, sont des catalyseurs de cette mutation.

Avec la télévision connectée, le monde du web et de ce que nous appelons encore « la télévision » vont fusionner. Les formats que nous appelons encore « webséries » seront accessibles avec le confort de l’écran principal. Ces nouveaux écosystèmes nourris de talent et de liberté semblent donc promis à un bel avenir et les « webseries » ne désigneront peut-être plus que les formats pionniers qui auront contribué à redéfinir des modèles plus respectueux de l’apport de chacun.

Le cinéma vit sa mutation, où en sommes nous ?

L’audace, l’authenticité, l’innovation, la générosité ont tout pour être récompensées dans l’audiovisuel auxquels les spectateurs nous invitent. Ceux qui sont attachés à ces valeurs peuvent entendre la signature du L.A. Web Fest 2012 comme un appel : « Don’t wait, create ! ».

Si j’osais, je proposerais bien la signature de son édition 2013 : « United, we are reinventing media ».

http://wesupportcreators.com


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