On ne sait pas si Alain Juppé sera candidat à la tête de l’UMP. Hier, on le croyait dans la course, aujourd’hui, il dément. Avant les élections, on disait qu’il était le seul à avoir de la
« hauteur » pour remettre de l’ordre dans ce parti. Pour ma part, je préfère que Jean-François Copé reste en poste : il ne pourra pas remettre de l’ordre.On distingue assez nettement trois têtes potentielles, à l’UMP. Outre MM. Juppé et Copé, il y a François Fillon. La lutte
entre l’ancien Premier Ministre et le patron de l’UMP est nettement visible. Pour autant, on ne les aime pas.D’ailleurs, un de mes commentateurs me faisait remarquer que je parlais plus souvent de l’UMP dans mon blog que du reste.
Comme si j’étais resté un blogueur d’opposition. D’opposition à l’opposition. Peut-être… J’ai du mal à me trémousser devant l’action du Gouvernement et de François Hollande : ils respectent
le programme, mesure par mesure, celui que j’ai défendu et celui qui fait que j’ai voté pour le nouveau Président. Hier, je tweetais : « Au rythme où ça va,
on aura mis en œuvre les 60 ans engagements pour le 14 juillet ». Pendant ce temps, je continue à taper sur l’UMP.Si j’étais un militant UMP, je souhaiterais une lourde défaite de mon parti. Une victoire me serait (c’est du conditionnel,
hein !) évidemment agréable puisque confirmerait mes choix politique mais Jean-François Copé deviendrait Premier Ministre… et mon parti serait obligé de gérer la merde qu’il a lui-même
laissé. Sans compter que ça confirmerait que la Cinquième République n’est pas la bonne, que l’élection du Président de la République au suffrage universel est ridicule…Par contre, une « légère défaite », du type qui permettrait juste aux deux grandes formations parlementaires de
gauche d’avoir une courte majorité, voire de pouvoir faire une majorité uniquement avec les centristes, serait une catastrophe. Elle confirmerait la place de Jean-François Copé à la tête de
l’UMP. Le parti serait paralysé pendant cinq ans… et perdrait à nouveau en 2017.C’est mon sentiment. Les commentaires sont ouverts aux militants UMP pour qu’ils nous expliquent ce qu’ils voient de
l’intérieur.A gauche, de toute manière, on ne peut pas blairer Jean-François Copé. C’est « le mal ». Celui qui incarne la
succession de Nicolas Sarkozy en pire. L’élève a rattrapé le maitre. La politique ne ressemble plus à rien. Tous les matins, je cherche « Copé » dans Google News. Je suis à peu près sûr
de trouver de quoi faire trois ou quatre billets. Tiens ! Ce matin, une dépêche reprend les propos qu’il a tenus contre son rival. Si
j’étais fainéant, je la reprendrais pour faire mon prochain paragraphe mais j’ai mes propres méchancetés à dire contre François Fillon.A gauche, on ne peut pas le blairer non plus. Avant l’élection de Nicolas Sarkozy, il représentait ce qu’il y a de pire dans
le projet économique et social de la droite. Pourtant, quand il a été nommé Premier Ministre, on était assez contents. Il représentait alors une espèce de barrage pour nous protéger de Nicolas
Sarkozy. On le croyait assez fort pour résister. Finalement, il n’a été qu’un collaborateur qui a tout validé.François Fillon continue à faire des erreurs. C’était l’objet d’un de mes derniers billets : il aurait du aller se faire
oublier quelques années dans la Sarthe. Hier, il attaquait François Hollande à propos
d’un tas de truc, je pense sincèrement qu’il a tort, politiquement… Qu’il revienne pour les primaires, en 2006. C’est d’ailleurs en se faisant oublier quelques années que François Hollande et
Jacques Chirac, voire François Mitterrand, ont été élus…Alors, il nous reste Alain Juppé. Il en reste d’autres, mais on n’y croit pas. Trop tôt, peut-être. On reparlera François
Baroin en 2022…Comme François Fillon, Alain Juppé est apparu à un moment de sa carrière comme un rempart contre Nicolas Sarkozy, assez
récemment, quand il est entré au gouvernement. Je crois que les militants UMP l’aiment bien. A gauche, on s’en fout un peu, ce qui serait un grand atout pour lui. Notamment dans les blogs, on ne
chercherait pas petite bête.On pourrait lui critiquer son passé judiciaire mais, à la limite, il passe pour une espèce de martyr qui a payé pour Jacques
Chirac. D’ailleurs, il aurait « du » être le candidat naturel de la droite en 2007 mais il a « perdu » le parti en 2002.On pourrait lui reprocher son action quand il était Premier Ministre, le premier Gouvernement fantoche qu’il avait nommé,
avec les « Juppettes », le même Baroin,… Il préfigurait une nouvelle pratique hautement détestable avec un Gouvernement qui ne sert qu’à communiquer. Puis, il y a eu le virage de fin
1995 avec une politique qui ne ressemblait à rien puis la débâcle de 2007. L’UMP peut-il mettre à sa tête un des principaux acteurs de la dernière grosse baffe électorale de la
droite ? Par ailleurs, Alain Juppé a perdu de la légitimité en revenant au Gouvernement. En 2007, il a perdu son siège de député ce qui lui a couté son poste de Ministre, dans un
Ministère totalement bidon, de pure fanfaronnade pour faire croire que l’environnement était au cœur des préoccupations de l’UMP. Un symbole de l’échec de cette droite… D’ailleurs, s’il a été
obligé de quitter le Gouvernement parce qu’il n’était plus Député, à quel titre a-t-il pu y revenir ?Ainsi, Alain Juppé et ce qu’il représente est pour moi un mystère. Comment peut-il encore être populaire ?Comment moi-même puis-je le trouver sympathique et lui faire à moitié confiance (pas trop, il est de droite quand
même…) ?Partageons mon avis