Je ne saurais dire d’où remonte exactement cette ritournelle pas très fine mais les chefs de gare furent réputés cocus… Or, François Fillon - nonobstant ses faux airs de gendre idéal et cucul béni -ne donne pas précisément dans la finesse comme le constate à juste titre Ségolène Royal Fillon est "bien vulgaire" (Europe 1, le 30 mai 2012) puisqu’il ose déclarer que les syndicats seraient "cocus" de la gauche (Europe 1, le 29 mai 2012). Il s’en prend avec la même rare pugnacité que Sarkozy aux acquis sociaux, dont la retraite à 60 ans. Sans doute parce qu’il n’a jamais vraiment travaillé de sa vie…
Or, j’ai toutes les raisons d’en vouloir - personnellement - à François Fillon quand il fut ministre des Affaires sociales de Jacques Chirac et qu’il promit en 2003 à François Chérèque - leader de la CFDT qui lui en garde un chien de sa chienne - plusieurs choses pour faire adopter la réforme qui porte son nom et principalement deux choses qui n’ont jamais été tenues : à savoir d’une part que les pensions de retraite ou d’invalidité seraient revalorisées en fonction du montant de l’inflation - donc indexées sur celles du Smic - et qu’il tiendrait compte des carrières longues, entendre celles des personnes qui ont cotisé depuis l’âge de 14 ans à 18 ans, selon les époques.
Il est aisé de voir qu’en 2010 il foula totalement aux pieds cette promesse. Les syndicats furent donc les « cocus » de Fillon. Quant à l'indexation des pensions sur le Smic, elle ne fut pas plus respectée - sauf en cette année électorale : comme c'est curieux, comme c'est bizarre !
En outre, je me suis fait personnellement baiser la gueule par sa réforme de 2003 en tant que future retraitée.
J’explique : je n’ai pas choisi d’être victime en 1978 d’un très grave accident de moto qui m’en a fait baver pendant plus de 3 ans. En principe, les périodes d’indemnisation par la Sécu devaient compter au prorata des salaires que j’aurais dû recevoir, dixit une amie de ma sœur qui travaillait à la Sécu d’Orléans qui me remit un extrait des indemnités journalières versées par la CPAM d’Orléans qui, au passage, se les fit rembourser - au même titre que tous les frais engagés, y compris le montant de ma pension d’invalidité - rubis sur l’ongle par l’assurance de la partie adverse. Je peux donc dire que je n’ai pas coûté un seul sou à la Sécu.
Or, cette période - de même que les deux ans en reclassement professionnel - n’ont pas été validées au prorata de mes salaires par la Sécu lors de la reconstitution de ma carrière professionnelle. Sans même parler de mes deux ans à l’école d’infirmières de l’Assistance publique. Autant de périodes que j’aurais très bien pu racheter quand je percevais encore un relativement bon salaire d’infirmière.. Ce qui m’aurait évité de toucher une retraite inférieure au minimum de pauvreté.
Merci Fillon qui a permis ce hold up ! Je lui garderais tout au long de ma vie une reconnaissance éternelle.
Egalement feue l’idée moult fois véhiculée par les journalistes le présentant comme étant à « l’aile gauche » du RPR puis ensuite de l’UMP. Je ne saurais dire par quelle mouche du coche ils auront été si largement abusés. Sans doute parce qu’il se réclamait alors de Philippe Seguin ? Lequel - pour qui j’avais de l’estime - fut autrement gaulliste social que son émule. Que je n‘hésiterais nullement à situer « à droite toute » et plus si affinités « électives ».