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Indígenas. C’est le point d’orgue de la deuxième...

Publié le 31 mai 2012 par Fabrice @poirpom
Indígenas.

C’est le point d’orgue de la deuxième...

Indígenas.

C’est le point d’orgue de la deuxième journée. Rencontre du troisième type avec des membres de la population résidant dans la forêt.

Contact visuel d’abord. En contournant un village. Une trentaine de familles y vivent. Deux cent cinquante à trois cents personnes. Dans la journée, les hommes partent chasser. Loin, très loin des sentiers battus pour les randos. Femmes et enfants restent au village. Celles-ci vont cueillir des fruits. Loin. Très loin. Dans les champs. Et reviennent le long du sentier jusqu’au village. Chargées d’un filet dont elles portent l’anse sur la tête. La charge est contre le dos. Elles sont inclinées en avant. Ce qui facilite la grimpette dans les zones en côte.

C’est à ce moment-là qu’a lieu la deuxième rencontre. Celle du troisième type. Sur le sentier. Cette femme rentre au village, chargée de fruits et légumes. Bananes et avocats. Le guide l’arrête. Et lui en achète quelques uns. Cinq mille pesos. À peine deux euros. Qu’il lui remet en espèces. Là, en pleine pampa colombienne. À une bonne journée de marche de la première trace conséquente de civilisation. Type village.

Le billet qu’il lui remet n’a, en apparence, pas la moindre valeur pour elle. En tout cas pas dans la pampa. Ailleurs, dans le monde moderne, Il sert à diverses bricoles et personnes. Notamment à ceux de ses congénères qui se sont… civilisés. Qui ont quitté le village pour s’en aller vivre à la ville. Étudier. Devenir avocat ou notaire. S’intégrer à l’équipe municipale de Santa Marta, le bled le plus proche. Comme l’explique K-Macho le soir, à la lueur de la bougie, ces civilisés ont de belles voitures, de belles maisons, de belles femmes. Ils récupèrent cet argent qui n’a aucune valeur en ces terres. Une paille. Ce sont aussi avec eux que tous ceux qui organisent des randos jusqu’à la Ciudad Perdida doivent négocier le passage sur les terres indigènes.

Gobernadores des terres indigènes.

Ces civilisés s’enrichissent, certes. Mais pas seulement. Ils envoient aussi des vaccins dans ces villages isolés. Ceux-ci ont permis de réduire considérablement la mortalité infantile ces vingt dernières années. Et permettre que les bébés de plus de deux mois survivent. Donc permettre que ce peuple, qui était menacé d’extinction, se régenère. Renouvelle ses générations. S’étende. Construise, en communauté, ses huttes rondes comme le soleil, leur dieu respecté et aimé. Pas craint.

K-Macho appuie ses coudes sur la table en bois. Sa gueule mate, ornée d’un fin bouc bien taillé, s’approche de la bougie.

La cultura de estos *indígenas es bonita.*


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