Le cinéma égyptien est une industrie prospère qui alimente l’ensemble du monde arabe en rêves et aventures par procuration. Mais ici, ce film s’attaque de façon terriblement efficace à un problème qui n’est pas spécifiquement égyptien : le harcèlement sexuel quotidien, banal, ce que le commissaire du scénario appelle le « frotti-frotta » dans des transports en communs surchargés.
Le réalisateur, Mohamed Diab, s’est inspiré de l'affaire Noha Rushdi en 2008, qui fut le premier procès pour harcèlement sexuel en Égypte. Victime agressée par un inconnu dans les rues égyptiennes, cette femme a été la première à oser affronter son agresseur et porter plainte contre lui. Elle a finalement réussi à le faire condamner à trois ans de prison. Mais quel parcours de combattante avant d’en arriver là !
![Les femmes du bus 678, film de Mohamed Diab femmesdu678](http://media.paperblog.fr/i/558/5588107/femmes-bus-678-film-mohamed-diab-L-uxVn_k.jpeg)
![Les femmes du bus 678, film de Mohamed Diab troisfemmes](http://media.paperblog.fr/i/558/5588107/femmes-bus-678-film-mohamed-diab-L-EYI13S.jpeg)
Ce qui importe, c’est de briser le silence, faire prendre conscience – et pas seulement aux hommes - de la dignité des femmes, de leur douleur.
Le film est ambitieux, bien construit, superbement interprété. Un témoignage éclairant sur l’évolution sociale de l’Egypte juste avant les événements de la place Tahrir. Je souhaite qu’il rencontre un grand succès, mais pas seulement dans les pays de culture traditionnaliste, car cette question, certes à un autre niveau, nous concerne encore aujourd’hui, ici, chez nous …
Avec Nahed El Sebaï, Bushra Rozza, Nelly Karim, Omar El Saeed, Bassem Samra, tous excellents. Un e mention spéciale au commissaire de police, tellement humain ....