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L'ancien président colombien, Alvaro Uribe Alvaro Uribe, qui a ardemment combattu les FARC lorsqu’il était à la tête du pays entre 2002 et 2010, a déclaré hier que les FARC méritaient d’être représentés au niveau politique afin de faire entendre leurs idées. Après un meeting organisé avec des sénateurs de droite et en majorité conservateurs, l’ancien président a procédé à un revirement de situation surprenant. Il s’est déclaré ouvert à l’idée de voir d’anciens guérilleros rentrer en politique, à condition qu’ils n’aient pas joué un rôle de commandement majeur au sein de l’organisation des FARC, une organisation jugée comme terroriste par de nombreux pays européens.
Le sénateur conservateur Hernan Andrade, qui joue régulièrement les médiateurs dans el processus de paix avec les guerilleros, va même plus loin qu’Uribe : il estime que les anciens membres des FARC, ayant eu un rôle de « middle management », doivent pouvoir rentrer dans le jeu politique. En acceptant que les FARC puissent avoir un rôle de représentation dans le processus de paix avec le gouvernement colombien, Alvaro Uribe procède à un virage à 180°c. Récemment encore, il jugeait son successeur à la tête du pays, Juan Manuel Santos, beaucoup trop laxiste vis-à-vis des FARC.
L’ancien président Uribe a été très critiqué pendant son administration par ses opposants lorsqu’il a ouvert des négociations pour un cessez-le-feu avec des organisations paramilitaires, accusées d’avoir violé les droits de l’homme à plusieurs reprises en Colombie. Les critiques d’Uribe l’ont souvent accusé d’avoir des liens avec les paramilitaires. Le président Santos propose une nouvelle loi permettant une nouvelle procédure légale pour négocier la paix avec les FARC et d’autres groupes armés agissant de manière illégale sur le territoire colombien.
Ricardo Bellone