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Del Potro poursuit son vrai chemin de croix Après 3h40 d’un combat titanesque, une expression de soulagement se dessine enfin sur le visage de Del Potro, tout heureux de pouvoir faire son signe de croix. Vainqueur au forceps du talentueux « ERV », qui menait 1-0 dans les confrontations directes (en indoor, à Tokyo 2009), le natif de Tandil est passé à deux doigts d’une élimination prématurée sur un court Nº2 plein à craquer. La faute à un genou gauche en vrac, qui le « gêne surtout au niveau des appuis » comme il l’a lui-même avoué en conférence de presse, et à une fébrilité coté coup droit qu’on ne lui connaissait pas.
Si dans le premier set il mène rapidement 2-0, son break s’avère en réalité l’arbre qui cache la forêt. Pas au mieux de sa forme, accablé par une chaleur insoutenable, « Delpo » semble en perdition et voit son adversaire égaliser puis s’échapper 4-2. Mais, porté par les encouragements de la petite colonie argentine, le poulain de Franco Davin refait son retard et tient jusqu’à six jeux partout. Seulement voilà, prime à l’audace de celui qui endosse le costume d’outsider, le tie-break tombe dans l’escarcelle d’un Roger-Vasselin aux anges.
Dans la seconde manche, les deux hommes conservent non sans mal leur engagement et doivent repasser par la case « jeu décisif ». Cette fois, l’expérience de Del Potro paie et l’argentin revient dans la partie. Transcendée par le gain du second set, la « tour de Tandil » débute alors un véritable travail de sape, à base de revers supersoniques et d’une excellente première balle, qui, s’il ne mine pas le moral de son rival, portera pourtant ses fruits 53 minutes plus tard (6-4). La quatrième manche sera presque une copie conforme du troisième set, « Delpo », malgré la douleur évidente à son genou, tirant brillamment son épingle du jeu pour breaker au moment opportun (à 2-1). Il ne lâchera plus son service et conclura sa « tremblotante » partition en bon chef d’orchestre, avec un service gagnant. Hargne et ténacité seront-ils des attributs suffisants pour disposer en 1/8ème de Marin Cilic, facile bourreau de Juan-Carlos Ferrero au deuxième tour ? A l’heure actuelle, seul le genou de « Delpo » détient la clé de cette énigme.
Horacio Zeballos (107), l’autre « légionnaire » sur le pont ce mercredi, a livré une bataille exemplaire mais s’est finalement incliné en 4 sets (3-6, 6-3, 3-6, 0-6) face au géant sud-africain Kevin Anderson (34). Issu des qualifications, nul doute que « Cebolla » gardera un souvenir impérissable de son Roland-Garros 2012.
Suite et fin du second tour aujourd’hui avec trois argentins en lice cette après-midi, ainsi que l’unique rescapé colombien, en la personne de Santiago Giraldo (50). Ce dernier tentera de bouter hors du tournoi le jeune espoir australien Bernard Tomic (29). Juan Monaco (15), sérieux prétendant à une place en 1/8ème, aura la faveur des pronostics contre Lukas Rosol (79), le tchèque au bras de feu. Dans le premier volet de la double confrontation germano-argentine, Eduardo Schwank (192) devra cravacher pour se défaire d’un Florian Mayer (35) au jeu toujours aussi atypique. Quant à Leonardo Mayer (62), il tentera de se sublimer devant Philipp Kohlschreiber (26) et son succulent revers à une main.
Maurice Neyra