La découverte de "ce qui est", ne comporte aucun élément de progression. Le réel n'est pas plus découvert par une personne que par une autre. Il n'y a pas de bonne ou de moins bonne perception de ce qui est. Il y a perception ou il n'y a pas perception. Il n'y a personne au sommet, et il n'y a personne à la base ; il n'y a ni sommet, ni chemin, ni base.
Cette découverte n'est pas une studieuse accumulation de données précises. La vision de "ce qui est" libère l'homme, et cette liberté est totale, il n'y en a pas peu ou plus selon les circonstances. La liberté est plénitude, et son action n'est pas personnelle, et donc ne peut-être autoritaire. "L'acte de voir" est en dehors du temps, de telle manière, que la première vision "est" la liberté ; cette vision est sans acteur, donc sans mémoire et elle ne peut être entretenue par la pensée.
La vision étant sans mémoire et sans auteur, elle se trouve dénuée de tout commentaire, donc il n'y a ni constat, ni pause. Et dans cette absence de compte-rendu, la vision et la liberté ne sont qu'une seule et même chose. L'acte de voir évolue dès le début en dehors du temps, de telle sorte que toutes notions de commencement et de développement sont inadéquates.
Paul Pujol, " Senteur d'Eternité ".
Editions Relations et Connaissance de soi
" L'acte de voir, et la liberté", page 74.
Parution du livre de Paul Pujol: Senteur d'éternité.