C’est la qualité du rapport à l’autre qui distingue le révolutionnaire authentique de l’opportuniste.
S’identifiant au pouvoir qu’il abhorre extérieurement, l’attitude foncière de l’opportuniste, opposant inconnu ou notoire, est cette haine de l’autre qui l’habite. Elle trahit l’envie secrète qui le ronge.
S’il râle en permanence, ce n’est pas tant qu’il est gêné par les défaillances du système que par l’ambition de s’y faire une place, la plus large possible.
Qu’il s’attaque en catimini ou de front au pouvoir, son souffre-douleur permanent est sans conteste monsieur – tout – le monde, son pire ennemi, le marginal. Maillons faibles qui encaissent en silence ou accusent à coups de gueule.
En vidant son venin sans risques, il recharge sa batterie pour les combats qui sont déjà dans sa tête. Sournoisement ou à découvert, il ourdit complots et traquenards.
Et sans discontinuer aiguise ses armes, se faisant à lui-même la guerre. Jusqu’au jour où il tombe en poussière.
Djouher Khater
Charleroi