Hans Olofson est installé depuis près de vingt ans en Afrique où il exploite une ferme. Vingt ans d’une vie tumultueuse en Afrique… alors qu’il s’était juré de ne pas s’éterniser là-bas… À présent, atteint de paludisme, il souffre de crises paroxystiques qui lui donnent des hallucinations. La forte fièvre l’épuise et le fait délirer. Et alors qu’il se claquemure dans cette existence de terreur, il se souvient… D’abord de la Suède, son pays natal, puis de son père marin et alcoolique au plus haut degré, de son ami d’enfance aussi, de cette femme qui lui a tout donné. Et dans son délire, il se croit menacé, en danger perpétuel, se méfie des gens qui l’entourent, est angoissé à l’idée d’être assassiné par l’un d’eux.
L’auteur pratique avec talent l’art de mettre dans l’embarras le lecteur et de lui imposer des questionnements sans réponse au sujet d’idées reçues sur l’Afrique et son fonctionnement. Ainsi il livre une sorte de pamphlet au parfum colonialiste sur les terres d’Afrique, qui ressemble étrangement à un film à rallonge bien connu…
Il émane de ce roman une grande froideur et personnellement cette façon qu’a l’auteur de décrire l’Afrique dans ce qu’elle a de plus infâme m’a désolée, voire indignée.
Un récit qui chamboule et remue à l’intérieur, où chaque page est tachée d’un racisme larvé qui dérange et révolte…
L’œil du léopard de Henning Mankell. Éditions du Seuil
Date de parution : 05/04/2012