Le Brésil, nouvel eldorado pour les travailleurs étrangers

Publié le 30 mai 2012 par Rene Lanouille

le quartier des affaires de Sao Paulo Le Brésil est le pays d’amérique latine qui se porte le mieux au niveau économique et cela amène de nombreux travailleurs étrangers à venir émigrer au pays de la samba. En 2011, le nombre de visas accordé à des travailleurs étrangers a bondi de 26% par rapport à l’année précédente, portant le nombre d’immigrants à plus de 70000 personnes, soit le nombre le plus élevé depuis 2005.

Rien que l’an passé, le Brésil a crée plus de 2 millions de nouveaux emplois, la moitié dans le secteur des services. Le Brésil se porte bien malgré un taux de croissance en baisse puisqu’il était de 2,7% l’an dernier contre 7,5% en 2010. Le salaire moyen au Brésil est désormais de 1060 $ par mois, soit une hausse de 30% en 6 ans. Le Brésil manque de professionnels qualifiés, ce qui provoque cette hausse des salaires, selon Haruo Ishikawa, patron d’une entreprise de construction.

« Le Brésil n’était pas vraiment prêt à cette forte croissance. Par exemple, le pays n’a pas investi dans le domaine de l’éducation et de la formation. » Le chômage au Brésil est tombé à un taux de 6% pour le mois d’avril 2012 alors que le taux de chômage aux Etats-Unis est de 8,2% et de 10,9% pour la zone europe. Un maçon à Sao Paulo gagne 1200 $ par mois, bénéficie d’un 13ème mois, de 30 jours de vacances et d’une retraite. Le coût du travail représente 55 à 60% d’un projet de construction alors qu’il n’était que de 40% il y a 5 ans.

Noelia Barusio, une espagnole de 34 ans qui a décidé de fuir le chômage espagnol lors de la crise économique de 2009, ne regrette pas d’être parti au Brésil : « j’ai décidé de parier sur l’amérique latine et le Brésil et ça a payé. Je suis maintenant une consultante en ingénierie pour un grand groupe de services. » Barusio confirme que ce n’est pas la perspective d’avoir un bon salaire qui l’a fait venir au Brésil : « il n’y pas d’esprit d’entreprise en Espagne alors qu’au Brésil, rien que dans la rue, vous voyez plein de marchands ambulants. Il faut savoir prendre des risques dans la vie et c’est ce qui m’a plus au Brésil. »

Le bureau brésilien de Sao Paulo du cabinet de chasseur de tête Robert Walters confirme que même les diplômés étrangers à haut potentiel sont intéressés de venir travailler au Brésil : « nous recevons tous les jours plus de 10 CV de candidats étrangers qui veulent venir travailler au Brésil. » Il n’en reste pas moins qu’il n’est pas facile pour une entreprise brésilienne de recruter un salarié étranger. Elle doit démontrer que le salarié étranger dispose d’une expertise que n’a pas un salarié brésilien. Enfin, obtenir un permis de travail brésilien peut prendre plusieurs mois. D’autre part, les entreprises d’état doivent travailler en majorité avec des travailleurs d’origine brésilienne et la même chose est demandée au niveau des sous-traitants.

Plus de souplesse dans la législation brésilienne est donc nécessaire afin qu’à l’avenir, le Brésil ne se retrouve pas en manque de salariés qualifiés pour mener à bien des projets d’envergure.


Juan Martin Soler