Les Américains vont mourir de chaud

Publié le 30 mai 2012 par Bioaddict @bioaddict

Selon un rapport du Conseil de Défense des Ressources Naturelles des Etats-Unis, la recrudescence des vagues de chaleur et des canicules liées au changement climatique pourrait être responsable de 150 000 décès supplémentaires au cours du siècle dans les grandes villes américaines si aucune mesure n'est prise pour réduire les émissions de dioxyde de carbone et améliorer les services d'urgence.

 

Les trois villes qui auront les taux de mortalité les plus élevés à cause de la chaleur seront Louisville, avec 19 000 victimes prévues d'ici 2099, Détroit avec 17 900 et Cleveland avec 16 600 victimes.

Des milliers de décès supplémentaires liés à la chaleur sont également prévus d'ici la fin du siècle à Baltimore, Boston, Chicago, Columbus, Denver, Los Angeles, Minneapolis, Pittsburgh, Providence, St Louis, et Washington DC, d'après le rapport.

Les statistiques météorologiques récentes montrent que le changement climatique est déjà ressenti, et que des chaleurs d'été plus dangereuses doivent être attendues si nous ne changeons pas nos comportements, d'après Dan Lashof, directeur du programme pour le climat du NRDC.

Le NRDC, qui a fait pression pour que les Etats-Unis réduisent leurs émissions de dioxyde de carbone, soutient un plan élaboré par l'Agence pour la Protection Environnementale des Etats-Unis (EPA), pour limiter les émissions de CO2 des nouvelles centrales électriques américaines.

Les jours les plus mortels sont désignés par le sigle EHE pour évènements de chaleur excessive (Excessive Heat Events en anglais), et ont souvent lieu dans les zones urbaines où les systèmes de climatisation sont rares ou peu fiables, et dans lesquelles se regroupent des populations pauvres. Les services publics sont souvent mal préparés pour recevoir des nombres importants de personnes souffrant de la chaleur.

Il pourrait y avoir cinq fois plus de jours EHE d'ici 2050 et huit fois plus d'ici la fin du siècle. Le nombre cumulé moyen actuel de jour EHE par année est de 233, d'ici le milieu du siècle il pourrait passer à 1342 et d'ici 2100 atteindre 1913.

Les canicules les plus catastrophiques, telles que celle qui a tué plus de 700 personnes à Chicago en 1995, ont lieu lorsque les chaleurs extrêmes durent plus de deux jours dans les zones urbaines sans que rien ne soit fait pour aider les populations les plus vulnérables : les personnes âgées, les obèses et les personnes médicamentées.

La ville de Chicago a déjà améliorer son système d'alerte à la canicule et ses services d'urgence depuis lors. Philadelphie et Seattle ont également mis en place des mesures pour réduire le risque lié à la chaleur excessive.

Les études se focalisent principalement sur les villes car c'est là où se concentrent les deux-tiers de la population américaine. Cependant, il est probable que le nombre de décès liés à la chaleur augmente aussi en zone rurale.

Les mois de Juin, Juillet et Août devraient enregistrer des températures supérieures à la normale pour une grande partie des Etats-Unis, depuis l'intérieur de la Californie jusqu'au New Jersey, et jusqu'au nord de l'Idaho, du Wyoming et du Texas en passant par la Floride et le Sud-ouest, d'après ce qu'avait indiqué l'Administration Nationale Océanique et Atmosphérique (NOAA) dans une prévision datée du 17 Mai.

Les douze derniers mois, de Mai 2011 à Avril 2012 ont été les plus chauds enregistrés aux Etats-Unis depuis que les archives ont commencé à être stockées, le mois dernier étant le mois d'Avril le plus chaud jamais enregistré dans l'Hémisphère Nord.

Les villes américaines ne sont pas les seules à devoir faire face aux impacts des phénomènes climatiques extrêmes. Dix villes asiatiques évaluent actuellement comment être prêtes à gérer des situations d'inondations, de sécheresses, de canicules, et d'autres résultats attendus du changement climatique.

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