Der Spiegel titrait :
"Acropolis, Adieu ! Pourquoi la Grèce doit quitter l'euro". Trois semaines plus tard, le sujet est encore plus d’actualité. Un peu partout sur la planète, les banques se préparent toutefois à travailler avec une nouvelle devise en Grèce. Quelles seraient les conséquences d’un tel événement ?
Dépression pour… la Grèce
Bien que le taux de change initial soit fixé à une drachme pour un euro, les économistes anticipent une dépréciation de la nouvelle monnaie de plus de 50 %. L'amélioration de la compétitivité grecque, résultant de cette dépréciation serait en réalité de courte durée. En effet, en l’absence de réformes structurelles du marché du travail, des marchés des produits et des marchés du service, l’inflation comblera rapidement ce gain. Pire encore, le manque de compétitivité et de productivité de l’économie grecque risque de faire rentrer le pire dans une grande dépression. La dislocation sociale et politique serait alors certaine.
Instabilité pour… les banques
Selon l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP), les banques et compagnies d'assurance françaises sont en mesure de faire face à une éventuelle sortie de la Grèce de la zone
Euro.
"Je ne connais aucun groupe qui serait mis en difficultés par un scénario extrême sur la Grèce", a déclaré Christian Noyer, le président de l’ACP. Il a également rappelé que les banques françaises, qui font partie des établissements bancaires étrangers les plus exposés à la Grèce, avaient provisionné les titres de dette souveraine grecque qu'elles détiennent dans leur compte à hauteur de 75 %.
Manque de confiance pour… les États
L’agence de notation Fitch a annoncé que si la Grèce quittait la zone euro en conséquence de la crise politique actuelle ou de la crise économique, elle mettrait vraisemblablement les notes de tous les autres États de la zone euro sous surveillance négative. Cette décision, précise l'agence de notation, est conforme au scénario évoqué dans son rapport publié le 3 mai intitulé :
"L'avenir de la zone euro : scénarios de substitution". Dans ce rapport, l'agence indique que si la Grèce quitte la zone euro, les notes des pays actuellement sous surveillance négative, à savoir la Belgique, Chypre, l'Espagne, la France, l'Irlande, l'Italie, le Portugal et la Slovénie, seraient les plus exposées à un abaissement.