Nos deux vieux partis majeurs oeuvrent avec efficacité aux objectifs d’anéantissement des partis secondaires. Progressivement ils travaillent, de concert, pour créer le vide autour d’eux . Une manœuvre commune pour nous faire croire qu’ils sont seuls, dominants (et prêts à une éventuelle cohabitation). Comme si la politique était sans nuance réduite au noir et blanc, à l’ombre et à la lumière.
Cette situation est directement liée à l’absence de proportionnelle au sein de l’ assemblée ; ainsi réunir 10% pour Mélenchon, faire 18% pour Le Pen est moins porteur d’avenir démocratique que savoir négocier un préalable et obtenir avec difficulté 1 à 2%…
Les grands gagnants de la Présidentielle sont bien le partis des verts et les radicaux ; avec un score confidentiel (pour ne pas utiliser de qualificatifs désagréables) ils auront obtenus des maroquins dans le gouvernement Hollande et peuvent logiquement espérer réunir un groupe à l’assemblée nationale…Une belle tambouille à saluer par les mangeurs de Cassoulet.
La puissance des partis s’apprécie essentiellement à l’efficacité des dirigeants dans la tenue des troupes d’adhérents et militants. Observons attentivement le jeu de Martine Aubry. Avec la complicité d’un quarteron de responsables (et un certain doigté) elle étouffe toutes velléités locales. Ainsi elle parachute dans le département l’un de ses affidés -élu à Saint-Denis- dans la IXe circonscription de la Hte Garonne et impose un vert dans la IIIème sans que cela ne dérange réellement les troupes locales.
Il y a naturellement quelques grincements de dents…Mais cela n’est qu’une attitude de circonstance que l’on s’empressera d’oublier à la veille du second tour. Comme d’habitude d’opportuns accords seront établis à l’heure du pastis et permettrons de faire oublier l’affront . Nos départements du Sud Ouest sont connus et appréciés par les instances franciliennes; même une chèvre peut y être élue pour peu qu’elle porte l’étiquette rose ! Il suffit donc de régler, à distance, les détails au mieux des intérêts centraux.
Malheureusement je crains que ce petit jeu s’arrête à moyen terme. D’une part parce que les flux migratoires apportent un électorat nouveau et plus exigeant en matière de résultat, d’autre part parce que les électeurs locaux ont historiquement toujours une attitude rebelle qui les poussent à voter à l’opposé du pouvoir central.
Ainsi, la conjonction de ces éléments risque de troubler le scénario simpliste proposé. Heureusement, de l’autre côté, et pour d’autres motifs, l’on n’est pas prêts à relever le défis...Mais le coup pourrait partir au prochaine municipale grâce à la complicité (implicite) de notre bon maire qui, avec talent, fait tout pour obtenir la...détestation de l'électorat local.