Suite de la tentative de mettre un peu d’ordre dans quelques réflexions et références relayées ici, ces derniers temps, autour d’une question lancinante : est-il possible de sortir les politiques culturelles des formes de routinisation gestionnaire qui les affectent depuis un certain temps. Ou encore, face brillante de la même triste médaille, comment en finir avec la vaine grandiloquence au sujet de ce que l’on appelle communément la culture?
On est ici attentif aux pas de côté, aux tentatives de redonner un sens à l’action publique, aux initiatives de la société civile, bref aux vigiles insolents et aux guetteurs intempestifs.
Principe n° 2 : certes, il faut « défendre » la création mais la question de la transmission est non moins fondamentale.
C’est ce que rappelle le texte de Robin Renucci Pour une autre politique de l’art, publié dans Le Monde pendant l’été 2011 et relayé par L’Oizeau rare.
(...)
L'éducation artistique et culturelle est un enjeu central de notre temps. La " société de la connaissance " ne se construira pas sans une exigence de pratique.
Former les enseignants et non pas fermer les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM), impliquer les artistes et les institutions culturelles dans des formations croisées.
Enseigner l'histoire de l'art ne répond pas aux exigences du " partage du sensible ", selon l'expression du philosophe Jacques Rancière. L'histoire de la natation
apprend-elle à nager ?
L'historien Roger Chartier écrivait ici même il y a vingt ans : " Il y a quelque chose de pathétique à vouloir dresser une digue étanche, infranchissable, entre les
études et les oeuvres dont se délectent "les amateurs habituels des choses de l'esprit" et les "pratiques culturelles" du plus grand nombre, alimentées par le marché des loisirs. Le lien qui les
unit (...) réside dans la trajectoire même qui donne leur sens aux oeuvres les plus puissantes " (" Pas d'oeuvre sans pratique ", Le Monde du 26 septembre 1991).
(...)
© Le Monde
Je rappelle que ce texte de Roger Chartier, introuvable sur la toile, semble-t-il, a été remis en circulation par La Cité des sens.
Télécharger " Pas d'oeuvre sans pratique "
J’ajoute que si ce s’il est convenu d’appeler l’éducation artistique est une priorité du nouveau gouvernement, ce dont on ne saurait trop se réjouir, cela ne saurait justifier une réduction du métier d’enseigner à la seule transmission des connaissances faire oublier que la transmission culturelle doit rester (et, s’il le faut, redevenir) la mission fondamentale de l’école.
Sur cette question voir Transmission d’hier et d’aujourd’hui, chapitre V de La bataille de l’imaginaire (recueil de contributions édité par les Rencontres d’Archimède), sous la direction de Cécil Guitart, Editions de l’attribut, 2009
Voir aussi le site du Groupe de recherche sur la démocratisation scolaire.
Et, pour mémoire, l’ouvrage de Jean-Gabriel Carasso : Nos enfants ont-ils droit à l’art et à la culture ?
De fait, l’affaire d’ailleurs est plus complexe et profonde que les propos un peu convenus sur les bienheureuses rencontres entre artistes et enfants que l’expérience artistique sauverait de l’échec scolaire.
On peut se reporter aux fécondes réflexions d’Alain Kerlan.
A SUIVRE
Note précédente
Sept principes pour le changement... maintenant
Fils d'actualités très vivement conseillés :
La lettre du réseau culture sur Territorial.fr
Le "netvibes" de l'Observatoire des politiques culturelles
Les net-actualités sur le site d'Arteca
Le tableau de bord des Think tank (Netvibes)
Le calendrier francophone en sciences humaines et sociales, Calenda
CD Org, la veille de Christophe Demay
et si vous êtes abonné Twitter : http://twitter.com/cultureveille
Pour consulter mon fil d'actualités sur Scoop It, cliquez sur ce bouton
Wikio
DIGG-FRANCE.COM
Seek-Blog Blog Culture générale