La malnutrition aigüe est un problème de santé publique et les enfants qui en souffrent doivent avoir accès au traitement à travers le système de santé de leur pays. Il est temps que les Etats prennent leur responsabilité vis-à-vis de cette maladie.
L'OMS et ses Etats membres se sont engagés à réduire, d'ici 2025, la malnutrition aigüe à moins de 5%
Aujourd’hui, les solutions pour combattre la malnutrition aigüe existent mais l’engagement politique et financier des gouvernements fait gravement défaut. La coalition composée d’ACF, Concern Worldwide et Helen Keller International n’a cessé de faire passer ce message aux Etats membres de l’OMS qui se réunissaient à Genève cette semaine pour l’Assemblée Mondiale de la Santé. Profitant de la présence des Ministres de la Santé de tous les pays et de leur délégation à Genève, ACF et ses partenaires les ont conviés à une conférence pour débattre des défis auxquels les décideurs doivent faire face aujourd’hui pour éradiquer cette maladie qui tue chaque année 1 million d’enfants. D’autres acteurs influents dans le domaine de la nutrition et de la santé étaient présents : représentants du mouvement SUN, d’Irish Aid, de CIDA, du HCR, MSF, Médecins du Monde, Action for Global Health...
ACF se félicite que l’OMS, en tant qu’organisation internationale leader des questions de santé, ait enfin fait de la malnutrition aigüe une priorité de son agenda. En effet, l’OMS a soumis cette année aux Etats membres l’adoption d’un Plan d’Action Global sur la Nutrition Maternelle et Infantile avec un objectif chiffré pour réduire, d’ici à 2025, la malnutrition aigüe à moins de 5% (lien plan). Comme l’a rappelé Mr. Antonio Mascarenhas Monteiro, ancien Président du Cap Vert et aujourd’hui Emissaire pour la Nutrition en Afrique de l’Ouest, « l’OMS a un rôle crucial à jouer dans le combat contre la malnutrition aïgue (…) et nous nous réjouissons de l’inclusion d’un objectif pour la réduire significativement».
La rédaction de ce Plan montre que l’OMS est plus que jamais un acteur clé dans la lutte contre la sous nutrition et qu’elle entend assumer les responsabilités qui en découlent.
Le Docteur Francesco Branca, Directeur du Département Nutrition pour la Santé et le Développement de l’OMS, a affirmé cet engagement lors de la conférence organisée par ACF et ses partenaires : « Nous avons une meilleure connaissance scientifique du problème, de meilleurs outils et des programmes pour le résoudre. Aujourd’hui, ce dont nous avons besoin, c’est de renforcer notre soutien aux pays afin qu’ils puissent mettre en œuvre ce plan d’action ».
Le Plan d'Action Global sur la nutrition maternelle et infantile: après l'adoption, la mise en oeuvre au niveau national
ACF et ses partenaires saluent l’adoption par les Etats membres de ce plan, qui est une vraie avancée dans la reconnaissance de la malnutrition aigüe comme un problème de santé publique. Néanmoins, comme l’a souligné Serge Breysse, Directeur du Plaidoyer ACF, c’est au niveau national que se situe le réel enjeu : les gouvernements, une fois de retour dans leur pays, sont ceux qui ont le pouvoir de lancer ce processus de changement si nécessaire au combat contre la malnutrition.
Sans nier la nécessité d’adresser le problème de la malnutrition de manière multi-sectorielle, l’objectif de cette conférence était de faire passer ce message central aux décideurs : la malnutrition aïgue est la cause directe d’un million de morts chaque année et sa prise en charge doit être systématiquement intégrée aux systèmes de santé nationaux. Aux Etats désormais de mettre en œuvre le Plan dans leurs pays, avec des programmes et financements adaptés.