L’agression est l’exact envers. Il s’agit d’attaquer l’autre en l’insultant, et, mieux, en lui jetant à la figure ses propres défauts. (L’accuser d’être un escroc si vous êtes un escroc.)
La manœuvre est géniale : elle fait disjoncter le cerveau ! Lors d’une agression, notre cerveau rationnel se déconnecte, et est typiquement hors d’usage une demi-heure. Notre cerveau reptilien prend nos commandes. Sa logique : « fight or flight » fuir ou se battre. Bref, nous perdons tous nos moyens !
L’art de Nicolas Sarkozy est fascinant. Exemples :
- Il a passé son mandat à se contredire, à annoncer des contre-vérités, et à accuser son opposition d’être une girouette, incapable de gouverner.
- Dans son débat avec M.Hollande, il rompt avec toutes les règles de la politesse, il accuse son interlocuteur de mensonge, de calomnie… Par ailleurs, il prend à contre la logique « méritocratique » même de la société française : le pas très bon élève Sarkozy a voulu mettre en défaut M.Hollande, en sous-entendant qu’il était ignominieux d’être inspecteur des finances, élite de notre élite et rêve de toutes les mères.
Compléments :
- GOFFMAN, Erving, The presentation of self in everyday life, Anchor Books, 1959.
- Analyse du débat, sous l’angle de la rhétorique : Monsieur Sarkozy trouve son maître ? M.Hollande a utilisé le contrepoison recommandé par la faculté : Que faire face à un manipulateur ?