Si l’Allemagne ne veut pas voir sombrer ses banques et son marché européen, donc ses entreprises, elle devra consentir à la solidarité. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait plus tôt ?
Parce qu’elle veut réformer nos mentalités. C’est une question de rigueur, mais pas comme on l’entend actuellement. Il s’agit d’une rigueur intellectuelle, du sens des responsabilités : pas question qu’un pays de la zone euro vive aux dépens des autres.
L’exemple du gouvernement français montre la difficulté de ce changement. Le hasard fait que je suis tombé sur l’histoire d’une réforme récente de M.Sarkozy : « Dans les faits, les agents des impôts ont été littéralement achetés ». Cela m’a rappelé Les mémoires du cardinal de Retz : lui aussi distribue de l’argent au peuple qu’il veut acquérir à sa cause. Du pain et des jeux ? Les classes dirigeantes françaises (d’Europe du sud ?) s’assurent, depuis l’antiquité !, pouvoir et situation en échange de cadeaux pour le dominé ?
En fait, même sans entrer dans ces considérations culturelles, techniquement la rigueur est extrêmement difficile à avaler, parce qu’elle nous touche tous. Et que le mal qu’elle fait est plus palpable que son éventuel bien. Par exemple, M.Hollande semble vouloir s’en prendre à l’assurance vie. Or, il y a des millions de personnes qui en possèdent une !
Il va falloir beaucoup de talent à nos gouvernants pour négocier un changement, qui donne un résultat durable.
Compléments :
- Quant aux anglo-saxons, ils se réjouissent de la dislocation de la zone euro, projet donquichottesque : The Funniest Graph I've Ever Seen About Why the Euro Is Totally Doomed - The Atlantic