Saison 1, 24 épisodes // 6 500 000 tlsp.
La New Girl m'en aura fait baver cette année : elle ne m'avait pas tellement convaincu lors de la diffusion de son pilote mou du genou (Lire la critique) mais, vu le succès qui semblait l'attendre, je me sentais le devoir de poursuivre l'aventure pour au moins deux ou trois épisodes supplémentaires avant de me prononcer définitivement sur son sort dans ma "To Watch List". Ceux-ci ne m'ont pas vraiment plu non plus, mais la FOX s'est mise à annoncer quelques noms de guest-stars alléchantes comme la sublime Katie Cassidy, la symathique Lake Bell ou encore la rigolote Lizzy Caplan. La curiosité était trop forte : j'ai persévéré... et j'ai souffert. Et visiblement, je n'étais pas le seul puisque le public a déserté peu à peu l'appartement de Jess et de ses coloc' déjantés. Des 10,3 millions de curieux devant le premier épisode, il n'en restait plus que 5,6 lors du final (et la série est régulièrement passée sous la barre des 5 millions). Alors, malgré ce que peuvent en dire les réseaux sociaux -beaucoup de bien dans l'ensemble- je me vois dans l'obligation de dire beaucoup de mal de New Girl de mon coté. Vous ne pourrez pas me rétorquer le classique : "Non mais ça s'améliore après, tu verras..." Car j'ai vu. Tout vu. Et je ne peux plus encadrer Zooey Deschanel, ni la voir en peinture maintenant, alors que je l'adorais...
Jess Day est sans conteste l'un des personnages les plus atypiques de la télévision. Sa supposée naïveté, son sens inné de l'étrangeté et son optimisme quasi-surréaliste la rendent unique en son genre. J'aurais vraiment aimé l'aimer, d'autant qu'à la base, je la trouvais fraîche et amusante. Elle me plaisait. Pourtant, petit à petit, j'ai commencé à trouver ses réactions démuserées ou incohérentes de moins en moins mignonnes et de moins en moins drôles. De temps en temps, j'ai même eu envie de lui donner une bonne petite claque, histoire de lui remettre les idées en place. Puis je suis passé par le stade de l'irritation extrême en milieu de saison jusqu'au désintérêt le plus total sur les derniers épisodes. Elle ne m'énerve plus aujourd'hui. Elle ne m'amuse plus non plus, ou rarement. En gros, si je devais continuer la série -ce qui me pose un véritable cas de conscience je vous l'avoue- ce ne serait certainement pas pour elle ! Mais sachez quand même que dans les choses que j'ai bien aimé la concernant, il y a eu son histoire avec Paul. Zooey Deschanel et Justin Long vont si bien ensemble qu'on ne pouvait que craquer. En faire le pendant masculin de Jess était une excellente idée, car l'acteur maîtrise à merveille lui aussi le "quirky" et le "awkward". Ils faisaient une belle paire. Si belle d'ailleurs que les scénaristes ont dû commencer à paniquer : mince, leur héroïne avait déjà trouvé sa parfaite moitié après six épisodes ! Alors il a fallu leur inventer des complications ridicules, les amenant jusqu'à la rupture. Puis Jess a passé la saison à enchaîner les conquètes, toutes plus inintéressantes les unes que les autres. A la limite, l'idiot qu'elle s'est coltinée lors de la St Valentin et joué par un Ryan Kwanten tout droit sorti de True Blood m'a fait rire un peu. Le pire à mon sens a été Russell, incarné par Dermort Mulroney. Je ne voudrais pas remettre en cause les talents de l'acteur en matière de comédie, mais avouons tout de même qu'ils sont limités (pour ne pas dire inexistants). Jess et Russell, c'était d'un ennui mortel et je crois que c'est quand elle était à ses cotés que j'ai le plus détesté Jess de toute la saison. Elle était lourde, nulle, encombrante. Seule la venue de Jeanne Tripplehorn (que j'adore) a permis d'apporter un semblant d'intérêt à l'intrigue. Mais le fond du problème, de toute façon, c'est qu'il est trop évident depuis le tout premier épisode que l'on veut nous faire espérer un couple Jess/Nick, dans l'optique de les faire devenir les nouveaux Ross et Rachel. Ce chemin-là, on l'a trop emprunté. Et puis de toute façon, je ne trouve pas d'alchimie incroyable entre Zooey et Jack M. Johnson. Eux aussi, quand ils se tournent autour, ils m'ennuient. Et quand ils s'engueulent -ce qui arrive au moins une fois par épisode- j'ai juste envie d'appuyer sur avance-rapide. Il est essentiel, pour pouvoir pleinement apprécier New Girl, de croire en ce couple, je crois...
Vous avez remarqué vous aussi que la Jess "timide" et pas très femme des débuts s'est transformée au fur et à mesure en une petite bombe sexy ? Cela m'a beaucoup dérangé, je dois dire. Comme si on nous avait un peu trop vite trahis (car on savait pertinemment que c'est ce vers quoi on se dirigeait à terme). Puisque Zooey est toute jolie, puisque n'importe quelle frippe lui va à ravir, les stylistes, coiffeurs et maquilleurs de la série se sont faits une joie de s'amuser avec leur nouvelle poupée. C'était un peu trop flagrant parfois, renforçant l'aspect vraiment pas naturel de la série, de ses personnages à ses histoires. Winston reste pour moi un mystère après 23 épisodes de présence : qui est-il ? A quel moment faut-il rire quand il intervient ? Il me faut d'urgence un mode d'emploi, un "Petit Wiston illustré. Sa relation avec Shelby ne m'a pas passionné non plus. A croire que tous les couples de la série sont maudits. Elle est aussi peu drôle que lui. En cela, ils s'accordent bien. Je pense que les scénaristes s'en sont bien rendus compte remarque, ils leur ont tellement peu souvent donner l'occasion de briller d'une manière ou d'une autre... Je ne sais pas si Coach, le colocataire incarné par Damon Wayans Jr. dans le pilote , aurait été plus drôle sur la longueur, mas je l'ai souvent regretté. Nick, je l'ai déjà un peu évoqué, mais je peux en reparler encore : il m'insupporte, je ne le trouve pas attachant une seule seconde, il passe son temps à se plaindre, à grogner, à végéter. Il ne m'intéresse pas et je ne vois pas ce que Jess, inconsicememnt, peut lui trouver. Son histoire avec son ex a permis parfois quelques passages réussis mais, dans l'ensemble, rien de positif ne me vient à son sujet... Ah si, j'aime bien quand il danse !
Schmidt est sans doute le plus grand mystère de la série pour moi : je l'avais détesté dans le pilote, mais vraiment vraiment, et au bout du compte, c'est le personnage que je préfère, et de loin ! Son coté loser me fait énormément rire, parce que son originalité à lui c'est qu'il est le seul à ne pas se rendre compte qu'il est un loser ! Il vit constamment dans le déni ! Il se croit attirant, voire même irrésistible, alors que la plupart de ses postures et de ses tentatives de drague sont affligeantes. La pitié qu'il pouvait inspirer au départ s'est transformée en force. Son acharnement pour obtenir les faveurs de Cece, la meilleure amie mannequin de Jess, est devenu le fil rouge le plus attrayant de la série, si bien que j'ai applaudis quand il a enfin atteint son but. Lorsqu'ils sont devenus un couple -enfin plus ou moins- ils auraient pu devenir ennuyeux comme leurs compagnons mais c'est tout le contraire qui est arrivé : ils sont devenus encore plus drôles ! Et, au passage, le personnage de Cece s'est trouvé une raison d'exister car, jusqu'alors, elle était de trop et les auteurs galéraient comme pas permis pour l'intégrer au scénario. Schmidt est la meilleure chose qui pouvait lui arriver ! Du coup, si je devais regarder la saison 2, ce serait entièrement pour eux ! Et je ne sais pas si c'est bien raisonnable...
Au cours de la saison, quelques épisodes ont quand même retenu mon attention comme The Landlord, lorsque Jess fait la rencontre du propriétaire de l'appartement. Celui-ci m'a vraiment fait rire. Ou bien Kids, ou le bras de fer entre Jess et la fille -en chaleur- de Russell. Bad In Bed, dans lequel Jess demande des conseils sexuels aux garçons avant de passer à l'acte avec Paul. Naked, dans le même genre, était pas mal non plus : Jess voit accidentellement le pénis de Nick, ce qui la traumatise au plus haut point tandis que Schmidt est jaloux comme un pou de ne pas avoir eu ce privilège après tant d'années d'amitié. Je dois reconnaître aussi que la réalisation de la série est efficace. On y voit un Los Angeles un peu différent comparé aux comédies habituelles. Beaucoup de décors naturels sont utilisés, notamment dans le dernier épisode avec une virée dans le désert. C'est un atout indéniable même si ce n'est pas ça qui fait rester. Les scènes d'émotion ont souvent peiné à me convaincre, sans doute à cause de la distance énorme qui me sépare des héros. Toutefois, j'apprécie ces moments où New Girl devient plus tendre et favorise une certaine vision fantasmée de l'amitié. C'est quelque chose que beaucoup de sitcoms classiques n'arrivent jamais à faire entre deux bonnes vannes. Comme New Girl n'en pas beaucoup, de bonnes vannes, la transition vers les moments émotion est facilitée ! Je peux bien lui reconnaître ça...
// Bilan // Quand j'entends parler de New Girl, les mots "frais", "moderne", "décalé" et "charmant" reviennent toujours dans la conversation, à tort ou à raison, mais jamais les termes "hilarant" ou "original" et pour cause : la comédie de la FOX n'a rien inventé et elle attendrit bien plus qu'elle ne fait rire. Je ne parviens pas à m'en contenter, malgré toute ma bonne volonté. Dans ce format-là, ce que j'attends, c'est de la vivacité, de l'humour, de l'irrévérencieux, un peu de fond aussi si possible et tout cela, à mon sens, lui fait défaut. Et puis franchement, New Girl, sans Zooey Deschanel, ça ne vaudrait pas un clou !