« Pour prospérer dans la nouvelle économie, vous devez devenir indispensable. Les meilleures façons d’y arriver sont d’être remarquable, plein d’idées, un artiste, quelqu’un de généreux. Un meneur. La pire façon de s’y prendre est de se standardiser et de devenir un rouage dans un système géant.
Que vous faut-il pour diriger ? La clef décisive est la capacité de forger votre propre destin, de découvrir une route qui n’a pas encore été empruntée, qui n’a pas été pavée, mesurée et quantifiée. Souvent, nous voulons que quelqu’un nous dise exactement quoi faire et souvent, c’est exactement la mauvaise manière de s’y prendre.
Les tailleurs de diamants ont une compréhension intrinsèque de la pierre qu’ils ont entre les mains. Ils peuvent toucher et voir exactement où sont les meilleures lignes ; ils savent. C’est exactement ce que font les plus grands artistes.
Ils voient et comprennent les défis qu’ils ont devant eux, sans porter le poids des attentes ni de l’attachement. Le tailleur de diamants n’imagine pas le diamant qu’il veut. Il voit plutôt le diamant possible.
La vision, le discernement et la prajna
On ne peut tracer de carte routière à moins de voir le monde tel qu’il est. Il faut savoir où l’on est et quelle est sa destination avant de pouvoir trouver comment se rendre de l’un à l’autre.
Personne n’a de vision transparente du monde. En fait, nous en avons tous une vision personnelle – faite de préjugés, d’expériences et d’attentes qui colorent notre façon de le percevoir.
Le spécialiste du capital-risque a une vision du monde dessinée par son expérience du financement de dizaines de sociétés au fil des ans. Il se rappelle la dernière bulle et celle d’avant et il a des cicatrices pour le prouver. Alors, quand vous lui montrez votre projet d’entreprise, il ne voit pas que ça. Il voit aussi les échos des plans passés. Il se rappelle d’autres gens, d’autres époques, d’autres projets. Et ces souvenirs colorent sa perception.
Le fidèle employé a aussi sa vision du monde. Il veut un lieu de travail stable et il croit en vous. Et lorsque vous lui montrez votre projet, sa vision du monde modifie son impression et son analyse de votre plan.
Le gestionnaire et l’investisseur recherchent un employé doté de discernement, de la capacité de voir les choses telles qu’elles sont. Un bouddhiste appellerait cela la prajna. Une vie sans attachement ni stress peut vous donner la liberté de voir les choses telles qu’elles sont et de les nommer telles que vous les voyez. Si vous aviez cette capacité, quel atout vous seriez pour n’importe quelle organisation !
Il n’est pas facile d’avoir une vision claire
Avoir une vision claire est une tâche difficile dont peu de gens sont capables et c’est pourquoi elle est si rare et si précieuse.
Avoir une vision claire, c’est pouvoir examiner un projet d’entreprise du point de vue de l’investisseur, de l’entrepreneur et du marché. C’est difficile.
Avoir une vision claire, c’est pouvoir passer une entrevue d’embauche comme si on n’était pas le recruteur ni le candidat, mais quelqu’un qui observerait, imperturbable, assis dans un troisième fauteuil.
Avoir une vision claire, c’est être doté de suffisamment d’intelligence pour savoir quand un projet est condamné, ou suffisamment courageux pour persévérer quand les collègues prennent la fuite.
Abandonner sa vision du monde pour adopter celle d’un autre, c’est la première étape lorsqu’on veut voir les choses telles qu’elles sont. »
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