La BCE en dernier ressort

Publié le 30 mai 2012 par Boursomax
Sans surprise, le sommet informel des chefs d’Etat de l’UE n’a débouché sur aucune annonce forte. Après le "tout-austérité", les dirigeants ont certes discuté des mesures de soutien qu’il faudrait pour relancer la croissance en Europe mais sur les sujets ne fond, rien n’a été tranché : les Français militent pour des euo-bonds et une politique keynésienne à l’échelle européenne. Or les  Allemands n’en veulent pas et attendent de leurs partenaires des réformes structurelles et des engagements fermes sur la réduction des déficits.
En attendant la situation devient de plus en plus critique non seulement pour la Grèce mais surtout pour l’Espagne.
En Grèce tout d’abord le vote du 17 juin apparait d’ores et déjà comme un véritable référendum sur une sortie ou non du pays de la zone euro.

L'Espagne emprunte à 6.5%
L’Espagne quant à elle s’est lancée dans une politique de nationalisation des banques en difficultés. Le gouvernement espagnol a ainsi sauvé de la faillite Bankia, la 3ème banque d’Espagne en y injectant 4,5 milliards d’euros d’argent par le passé, mais cela n’a pas permis à Bankia de faire face à l’évolution du marché de l’immobilier et la détérioration du crédit.

Bankia a besoin de 19 milliards d'euros supplémentaires
19 milliards supplémentaires sont à nouveau nécessaires. Or les marchés de capitaux se ferment petit à petit en Espagne : le taux d’intérêt des obligatations espagnoles à 10 ans atteignent la barre fatidique des 6%  ce qui montre la défiance de investisseurs à l’encontre de la péninsule ibérique.

Or le schéma est connu ; lorsque le marché du crédit se ferme le gouvernement n’a plus d’autre solution que de se tourner vers un prêteur en dernier ressort, la Banque Centrale Européenne. Or un sauvetage de l’Espagne aurait une toute autre ampleur que celui de l’Irlande, du Portugal ou de la Grèce. On parle de 300 à 400 milliards d’euros.
Ce sera le véritable test pour l’Union Européenne qui devra peut-être alors se résoudre à faire évoluer le rôle de sa banque centrale. Mais quand le feu est dans la maison, le plus important est peut être d’abord de l’éteindre et de discuter des modalités ensuite

La BCE doit utiliser tout son arsenal pour pallier aux difficultés de l'Espagne
Celle-ci devra utiliser une combinaison de tous les moyens mis à sa disposition : le MES (Mécanisme Européen de stabilité) devra aider à la recapitalisation des banques ainsi qu’une baisse des taux une nouvelle injection de liquidité (LTRO 3) et des interventions directes pour racheter de la dette…
A moins que l’inflexible Angela Merkel mette de l’eau dans son vin et accepte la possibilité d’émettre de la dette européenne, les fameux EURO BONDS…

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