10500 voyageurs et 10 morts pour ce week-end allongé de Pentecôte. Ce bilan fait froid dans le dos. En trois jours ont été cumulés un nombre inquiétant de suicides et de morts tragiques sur le réseau ferré. Mais quand on apprend par dessus le marché qu'un homme s'est jeté devant un train avec sa fillette de 19 mois, ça devient presque surréaliste. Cela dit, les statistiques font tout de même état d'un suicide par jour sur notre territoire.
Qu'est-ce qui a donc poussé tous ces gens à sauter sur une voie dans l'espoir d'y perdre la vie ? On sait que pour le papa et son bébé, c'était à cause d'une rupture mais quid des autres ? Dépression ? Mal être ? Coup de folie ? On ne le saura sans doute jamais. Alors, évidemment, cela occasionne de gros retards mais la procédure est ce qu'elle est et il faut prendre son mal en patience et penser à ces drames qui se déroulent sous nos yeux à 300 km/h.
Je sais que ce n'est pas simple mais il faut relativiser et se dire que ces heures de retard dans une vie sont bien peu de choses face à l'immense peine qui frappe les familles. Dans quelques heures ou quelques jours, ce ne sera qu'un mauvais souvenir pour les voyageurs débarquant en pleine nuit à destination. Cela deviendra même sujet à raillerie ou plaisanterie, oserais-je dire que cela pourrait devenir un bon souvenir ? Vous n'avez jamais remarqué comment les gens se comportent dans ces moments-là ? Ils discutent, ils passent le temps pour parler de tout et de rien, cela favorise les liens sociaux.
Alors, il faut voir à long terme ce que ces incidents de parcours marqueront dans les esprits et peser dans la balance le désagrément pour certains et la douleur perpétuelle pour d'autres. Un suicide est rarement prévisible et il y en aura sûrement d'autres qui ajouteront encore des heures de retards au bilan du transporteur.