Paris, le 25 mai 2012
Nous dénonçons et condamnons la vaste opération d’arrestations de travailleurs migrants sur le chantier de construction d’Issy les Moulineaux.
Mardi 22 mai, nous avons été alertés par un travailleur d’un contrôle géant sur un chantier à Issy Les Moulineaux (92).
Sous couvert d’une opération de « lutte contre le travail illégal », le millier de travailleurs présents sur le chantier de l’eco quartier au fort d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) a subi un contrôle d’identité.
Ordonné par le juge Philippe Courroye (procureur de la République au tribunal de grande instance (TGI) de Nanterre-92) et sous la houlette du Comité opérationnel départemental antifraudes (Codaf), ce contrôle a mobilisé près de 300 policiers et gendarmes, 16 fonctionnaires de l’Urssaf ainsi que des magistrats du parquet et un représentant de la préfecture des Hauts-de-Seine.
Près d’une soixantaine de travailleurs du chantier de construction ont été interpellés et amenés au commissariat d’Issy les Moulineaux (92) certains d’entres eux sont invités à quitter le territoire français, d’autres conduits en centre de rétention sont en cours d’expulsion.
Nous n’avons pu identifier tous les travailleurs arrêtés – la préfecture des hauts de Seine n’a pas tenu ses engagements de fournir la liste des travailleurs arrêtés – mais bon nombre de ceux que nous avons retrouvés sont présents en France depuis plus dix ans, et père de famille.
Sous couvert d’une opération de traque contre le travail illégal, nous constatons que seuls les travailleurs sont menacés, nous demandons :
- à connaître les poursuites faites aux 170 entreprises présentes sur le chantier – force de constater qu’elles participent activement à favoriser le travail clandestin
- à ce que les oqtf (obligations à quitter le territoire) soient annulées
- à ce que soient régularisés tous les travailleurs menacés
Nous exigeons des poursuites contre toutes les entreprises qui enfreignent la loi et à ce que soit facilité les démarches administratives de celles qui ont réellement la volonté d’embaucher les travailleurs migrants.
Le changement promis par le pouvoir en place ne se traduit pas favorablement pour les travailleurs les plus précaires et exigeons un « changement c’est maintenant » du ceseda (code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) et que le ministère de l‘Intérieur ne garde pas la haute main sur la politique de l’immigration – réforme emblématique du mandat de l’ancien Président Nicolas Sarkozy.
ana verissimo / pour le bureau Paris 8.17
Salut et fraternité
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ana verissimo / 06 61 14 33 66
la finance contre l’humanité
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