mardi, on rase gratis

Publié le 29 mai 2012 par Pjjp44

 J'ai lu ça:

Le pire est à prévoir 
"C’est en effet un grand luxe que pouvoir avoir les jetons et se permettre d’être pessimiste. Nous, les occidentaux, faisons partie des bourgeois de la vie, ceux qui peuvent rêver à ce que les choses changent et de fait, notre trouille serait que rien ne change. Pire. Que ça empire ! Anaphore.

Le pire serait que nous vivions encore et toujours dans une impression de mutation permanente dans un monde qui bouge alors que tout est immobile, tout stagne. La continuité dans le changement. Dans le fond, que plus on s’agite et que rien ne bouge vraiment.

Le pire serait que les injustices, les inégalités, les hypocrisies et nos défaillances quotidiennes deviennent des habitudes sociales, culturelles. Que la crise financière devienne banale, un bulletin météo, des gros ou des petits Krachs… Que les agences de notation fassent vraiment la pluie et le beau temps. « Attention, mon petit État, si tu n’es pas sage, l’Agence va te retirer un A ! ». Que les pays aient trois A et les andouillettes, cinq. Que l’expert financier, le gourou de la secte télévisuelle moderne, le type aussi indépendant des milieux que la testicule gauche l’est avec la droite, avec un truc qui pend au milieu : le conflit d’intérêt.

Le pire serait que des mots aussi moches que recapitalisation ou systémique finissent pas entrer dans le langage courant. Que des types au Café des Sports les utilisent dans leur conversation par impuissance, incompréhension, lassitude, découragement. Recapitalisation remplacerait « gavage » et systémique, « systématique », sans le « mat » pour le rendre plus joli. La définition du néo-libéralisme n’est-elle pas : À quoi sert de violer les gens quand on peut les baiser ?

Le pire serait que l’on entende vraiment les faux soupirs des banques à qui l’on fait subir des stress tests pour vérifier si elles peuvent subir les coups financiers qu’elles se donnent à elles-mêmes. Que le stress test ait cette définition : « protocole destiné à estimer combien une banque pourrait continuer à gagner si elle commençait à perdre ».

Le pire serait que l’on s’habitue à tout ça. Que le dépit et la résignation se généralisent. Que les indignés du monde entier deviennent une marque que l’on pose quelques fois pour donner bonne conscience aux autres. Sans salir, sans violence. La violence, ce n’est pas bien et la vulgarité non plus. On peut subir, mais surtout pas répondre. Le fameux principe catholico-démocratique.

Le pire serait que la vie soit comme une discussion avec ton banquier. Propre, correcte, respectueuse. Intéressante sur la forme comme dit ma voisine, très ennuyeuse sur le fond, comme dit mon voisin. Bon sang de bon soir ! Salissons un peu ! Soyons irrespectueux devant l’injustice et la manipulation !

Le pire serait que l’hypocrisie générale continue à sourdre jusqu’à ce qu’on s’englue tous dans notre mollesse. Que les affaires politiques soient classées sans suite, dans la poubelle. Que l’on continue à croire que la justice fait son boulot. La justice est lente en France, parce qu’elle n’a que deux vitesses.

Le pire serait que l’on continue à entendre toujours les mêmes mots, vidés de leur sens premier, de leur « beau » sens dans une sorte de routine médiatique. Pacte républicain, changement, mutation, moderniser, respect, exemplarité, discrimination positive… Ou que l’on invente des nouvelles traductions. C’est quoi moderniser un État ? Être compétitif, donc faire des sacrifices, donc retourner en arrière… C’est quoi la discrimination positive ? Rendre service à un Arabe en lui interdisant l’entrée d’une boîte pour qu’il ne consomme pas d’alcool… L’exemplarité au niveau des Droits de l’Homme de la France ? Les charters seront équipés de toilettes…

Le pire serait que le mensonge et la manipulation continuent a abreuver nos cerveaux endormis par le confort moderne, celui imposé par les rois du modèle démocratique immuable, figé dans le temps. Voilà ce que serait le pire."
source: Des maux, des mots 

 en cas d'urgence brisez la glace...

"-L'épisode de la burqua, il y a plus d'un mois de cela, est très instructif, de ce point de vue. il ne fait aucun doute, petit, que l'angle d'attaque choisi par le pouvoir permettait d'atteindre toutes les couches de la population potentiellement réactives au sujet. Pas tant parce que la burqua est un problème, que parce qu'elle désigne nommément et, donc, isole. L'ostracisme de masse n'est sûrement pas une réponse viable à l'équilibre précaire d'une société. La burqua, ou tout signal extrême de l'arbitraire d'une religion, ne doit pas être interdite, ni son port réglementé. Elle se situe surtout à l'exact opposé du musulman rentré dans le rang, de l'Arabe respectable qui sait lui-même séparer le bon grain islamique de sa propre ivraie extrémiste. Nier ce qui nous entoure, bon ou mauvais, n'a aucun sens. Le redéfinir par l'information ciblée et une propagande modernisée, adaptée aux enjeux humanistes du siècle, est beaucoup plus rémunérateur sur la durée. Le Petit essaie de tout faire pour que son camp remporte les prochaines élections; il a tort de croire que la réussite passe par la stigmatisation. Non, Jean. Une dictature en prise avec son temps fédère les énergies, encadre le citoyen entre les extrêmes qui sont à bannir, en lui laissant suffisamment de marge de manoeuvre pour subir ou tirer plus ou moins parti du système- ou se rebeller sans jamais déboulonner la structure. La burqua n'est qu'un morceau de tissu. moi, ce qui m'intéresse, c'est la femme qui est en dessous. dois-je la ficher, l'encadrer davantage. Faire confiance à la capacité d'asservissement de sa religion pour décider de son innocuité? Nous les soumettrons tous et ils ne s'en rendront pas compte. Cette servitude sans douleur est la marcue des nouvelles dictatures, des démocraties ajustées. Trinquons, petit."

"-De quoi tu me parles? -Du projet. Le mouvement du Sursaut veut faire germer sur le terreau ensemencé par le Petit les graines de la peur de demain. La vraie peur, celle qui les gouverne, tout au fond d'eux, et qui ne demande qu'à être réveillée, cultivée, nourrie. Brunard se tourne vers la salle, s'appuyant d'un coude sur le comptoir. Désigne du menton tous les hommes et femmes réunis ici, en marmonnant: -Eux. Tous ces moutons en puissance. Ces crétins admirables. Les êtres humains du providentiel vingt et unième siècle. Qu'ils en soient remerciés .../..."
 extraits de: "Préparer l'enfer" un roman de Thierry Di Rollo-série noire-Gallimard


on en cause par ici
et ptêt même par là également 

copie qu'on forme

Tronc commun ou banc de plage très tendance




sous les pavés...


"Ce que le peuple ne croit pas mardi, il finit par le croire vendredi; il suffit de le vouloir assez longtemps " -Yves Beauchemin- 



seul  le bleu de travail est autorisé
"Mardi: un homme qui a épousé une flamme devient son mardi "
-Pef-