4,5/5
Il y a des films qu’on a loupés au ciné faute de temps ; Elle s’appelait Sarah en fait partie. La bande-annonce m’avait bien plu et puis j’adore Kristin Scott Thomas. Du coup j’étais bien contente de pouvoir le visionner récemment et je n’ai pas été déçue.
Si le film s’ouvre sur deux sourires d’enfants en train de se chatouiller sous un drap, il est évident que la joie ne pouvait demeurer. Comment sourire quand on vous montre des rafles de Juifs, des conditions de vie inhumaines dans le Vél d’Hiv, des témoignages de voisins se plaignant de l’odeur insoutenable à l’époque ou encore des séparations déchirantes de famille ? C’est impossible. Et pourtant même si certaines scènes sont terribles, on ne baigne pas dans le mélo et on nous épargne les durs labeurs dans les camps de concentration et les exterminations.
Toute l’histoire tourne autour d’un appartement finalement ; celui dans lequel a grandi cette belle fillette blonde au doux nom de Sarah avec son petit frère Michel et ses parents de confession juive. Ils vont être évacués de leur appartement pour être parqués dans le Vélodrome puis dans un camp. Sarah pensait bien faire en enfermant son petit frère dans un placard lors de l’arrestation et en en conservant la clé. Cette terrible erreur va la miner mais aussi lui donner le courage et la force de fuir le camp où elle est détenue pour remonter sur Paris et sauver son petit frère. Elle aura la chance de recevoir l’aide d’un vieux couple.
La vie de cette jeune fille est montrée en parallèle avec les recherches d’une journaliste, Julia Jarmond (Kristin Scott Thomas) qui doit écrire un article sur les déportés juifs français et sur la participation de l’Etat français à ce drame humain. Son mari est depuis peu le propriétaire du fameux appartement, sa famille le possède depuis août 1942 et c’est cette date fatidique qui sera le point de départ des recherches pour retrouver éventuellement la trace de Sarah. Julia va tout faire pour remonter jusqu’à elle et peut-être avoir la grande joie de la savoir toujours vivante. Même dans l’Histoire la plus noire, il y a toujours un espoir…
L’intrigue est réellement très intéressante et les chassés croisés entre le passé et le présent sont faits avec brio. Le jeu des acteurs est brillant et la petite Sarah s’en sort franchement très bien. Malgré certaines images un peu pénibles, on regarde le film à la recherche du moindre indice qui pourrait nous prouver que la p’tite s’en est sortie. On comprend tout à fait les réactions et les sentiments de Julia et l’espoir qu’elle nourrit croît en nous tout au long du film. A croire qu’une petite étincelle dans notre noir passé nous ferait du bien à tous. Et cette lueur, on la trouvera dans le regard toujours aussi profond et doux de l’acteur Aidan Quinn que j’étais ravie de revoir.
Un film à voir.
Elle s’appelait Sarah
Mise en scène
Gilles Paquet-Brenner
Genre
Drame
Production
Hugo Productions & Studio 37 ; distribué en France par UGC Distribution
Date de sortie France
13 octobre 2010
Scénario
Serge Joncour & Gilles Paquet-Brenner d’après l’œuvre de Tatiana de Rosnay
Distribution
Ristin Scott Thomas, Niels Arestrup, Michel Duchaussoy & Aidan Quinn
Durée
111 min
Musique
Max Richter
Support
Blu-ray TF1 region All (2012)
Image
2.35 :1 ; 16/9
Son
VF DTS HD-MA 5.1
Synopsis : Julia Jarmond, journaliste américaine installée en France depuis 20 ans, enquête sur l'épisode douloureux du Vel d'Hiv. En remontant les faits, son chemin croise celui de Sarah, une petite fille qui avait 10 ans en juillet 1942. Ce qui n'était que le sujet d'un article devient alors, pour Julia, un enjeu personnel, dévoilant un mystère familial. Comment deux destins, à 60 ans de distance, vont-ils se mêler pour révéler un secret qui bouleversera à jamais la vie de Julia et de ses proches ?
La vérité issue du passé a parfois un prix dans le présent...